La présence de la Chine dans les institutions financières internationales doit être renforcé davantage en conformité avec son influence économique croissante, a déclaré lundi l'ancien président de la Banque mondiale (BM), James Wolfensohn.
Le Fonds monétaire international (FMI) et la BM espèrent sans aucun doute que la Chine peut jouer un rôle encore plus important dans les deux institutions, a indiqué M. Wolfensohn, qui a assumé la présidence de la BM de 1995 à 2005.
Il s'est exprimé ainsi en commentant une déclaration publiée lundi par le FMI sur la croissance de la Chine et son engagement dans les domaines internationaux.
Si la Chine maintient son rythme de croissance, "un énorme changement" interviendra dans l'économie mondiale d'ici 2050, voire même plus tôt, au cours duquel la Chine deviendra la première puissance économique, un progrès rapide que la planète entière doit comprendre, a fait savoir ce responsable à Xinhua.
Pour M. Wolfensohn, les années à venir seront très importantes pour parvenir à une part rationnelle de propriété et de participation dans la gestion des institutions financières internationales pour la Chine et l'Inde, un autre marché émergent clé qui a également connu une croissance rapide dans les dernières décennies.
M. Wolfensohn a accordé une grande attention à l'ouverture de la Chine et à ses réformes économiques orientées vers le marché, qui font l'objet d'une régulation stricte. Il s'est déclaré "très encouragé" par la Zone de libre-échange de Shanghai, créée en septembre dernier comme banc d'essai pour approfondir les réformes orientées vers le marché et stimuler la vitalité économique.
Il a pourtant fait remarquer qu'il y aurait encore un long chemin à parcourir avant que Shanghai ne devienne un centre financier international, soulignant que la Chine doit faire face au défi que présente le processus de libéralisation des taux d'intérêt dans le pays.
M. Wolfensohn a appelé le gouvernement chinois à élargir son marché vers des produits financiers plus sophistiqués, tels que les hypothèques, les pensions et les produits d'assurance, à l'instar des banques étrangères et de leur expérience.
L'ancien président de la BM a également exprimé son optimisme quant au potentiel de la coopération financière entre la Chine et les Etats-Unis, qui doit combiner les énormes réserves de devises des banques chinoises avec la riche expérience des banques américaines en terme de prêt international.
"Si on arrive à construire un niveau de confiance et d'ouverture entre les deux institutions, ce serait une combinaison imbattable. Mais il est nécessaire de trouver un consensus au niveau gouvernemental sur l'ouverture, la transparence, et le commerce", a-t-il relevé.
Il a mis l'accent sur la nécessité de poursuivre le dialogue stratégique entre les deux pays, ajoutant que ceux-ci pourraient grandement bénéficier de cet échange d'idées.