Le vote de ce jour en Ecosse sur la question de l'indépendance, va susciter un vif intérêt dans le monde entier y compris pour la Chine.
Cette Indépendance est synonyme d’une grande incertitude pour le entreprises chinoises, qui à court terme pourraient limiter les investissements en Grande-Bretagne, selon les experts.
Le Premier ministre Li Keqiang interrogé sur ce référendum lors d'une visite officielle en juin dernier, avait répondu qu’il voulait voir «Une Grande-Bretagne forte et prospère».
Souhait repris par le vice-ministre des Finances Zhu Guangyao, pour qui la stabilité est vitale pour les investisseurs étrangers. Le responsable avait tenu ces propos après une réunion d’investissement sino-britannique à Londres plus tôt ce mois-ci.
Selon le cabinet de conseil CrossBorder Capital, les investisseurs ont retiré des placements auRoyaume-Uni à un des rythmes les plus rapides depuis la crise financière de 2008, dans la crainte que les Ecossais disent "oui" à l'indépendance et que cela ne déclenche un chaos politique plus large.
Les flux nets du pays ont atteint 27,3 milliards de dollars en août, soit le chiffre le plus élevé depuis l’effondrement de la Lehman Brothers Holding.
L’Angleterre est la destination européenne la plus populaire pour les investissements chinois, y créant ou préservant plus de 6000 emplois, d’après un rapport du gouvernement britannique.
«Les incertitudes pour les compagnies chinoises autour de l'indépendance écossaise pourraient retenir de nouveaux investissements comme s’ils attendaient de voir le résultat», a déclaré Christopher Bovis, professeur de droit des affaires européennes et internationales à la Hull University Business School.
Une Ecosse indépendante pourrait également voir une sortie ou une réduction de l'investissement chinois, car la nation aurait alors de nouvelles lois et réglementations, règles fiscales, une nouvelle monnaie et un statut incertain dans l’Union européenne, touchant l'ensemble des décisions d'affaires.
Pour Hinrich Voss, enseignant les affaires internationales à l’Université de Leeds : «Si les entreprises britanniques avec une meilleure connaissance de l'environnement local des affaires décident de s’éloigner de l'Ecosse, alors cela pourrait être interprété comme un signe pour les investisseurs chinois qui pourraient en faire de même».
La Lloyds Banking Group, détenue par la Bank of Scotland, a indiqué plus tôt ce mois-ci qu'elleenvisageait sérieusement de déplacer son siège social à Londres si le "oui" l'emportait.
Robert Lyddon, un expert bancaire et auteur du rapport Lyddon concernant les conséquences fiscales de l'indépendance écossaise, a lui aussi fait observer que ce nouveau statut changerait la donne pour les firmes chinoises. L’Ecosse étant souvent un tremplin pour accéder soit au marché anglais ou européen.
Joseph Deng, directeur de Ghrepower Green Energy, la filiale au Royaume-Uni du fabricant d'éoliennes de Shanghai, a déclaré que cette indépendance pourrait porter atteinte aux entreprises chinoises en Ecosse, comme la sienne, parce qu'elles ne seront plus en mesure de recevoir des subventions des autorités anglaises.
Plusieurs autres sociétés et associations contactées par China Daily se sont refusées à tout commentaire, y compris le géant chinois des télécommunications, Huawei, censé avoir des plans d'expansion en Ecosse.
Dylan Sutherland, professeur de gestion à l'Université de Durham, a souligné que malgré les dégâts à court terme pour les investissements en cas de nouveau statut dans ce pays, à long terme les firmes chinoises pourraient recevoir un traitement plus favorable.
Un ancien conseiller politique britannique, intervenant sous le couvert de l’anonymat, a souligné qu’il y aura bien sûr des difficultés de mise en route, mais qu’il pas certain que les investissements directs étrangers soient inquiétés sur le long terme. Le fait que l’Ecosse doit honorer ses dettes, en tant qu'ancien membre du Royaume-Uni, cela devrait amenuiser toutes craintes d'instabilité.