Le rial, la monnaie iranienne, s'est déprécié face au dollar américain suite à l'échec de la réunion de Vienne sur le dossier nucléaire iranien la semaine dernière , qui n'est pas parvenue à un accord à l'échéance du 24 novembre, et au fait que l'OPEP n'a pas réduit sa production de brut, ont fait remarquer dimanche des observateurs locaux.
La valeur du dollar contre la monnaie iranienne a atteint son niveau le plus élevé ces derniers jours, s'échangeant dimanche contre environ 35 100 rials sur le marché de rue à Téhéran par rapport à 32 360 rials le dimanche 23 novembre, soit une dévaluation de 7,7% du rial.
Pour rappel, la dépréciation du rial a commencé mardi dernier, alors que la réunion d'une semaine entre l'Iran et les puissances mondiales à Vienne s'est soldée par la prolongation de sept mois supplémentaires de la date butoir des négociations sur le nucléaire iranien jusqu'au 30 juin 2015.
La dépréciation du rial s'est accélérée au moment où la réunion ministérielle des pays exportateurs de pétrole n'est pas parvenue le 27 novembre dans la capitale d'Autriche à un accord sur la réduction de la production de pétrole du bloc pour contrer la chute des prix du brut sur le marché.
Le budget annuel de l'Iran dépend fortement des exportations de pétrole, lesquelles se trouvent sous les sanctions occidentales.
Le taux officiel annoncé dimanche par la Banque centrale de l'Iran est d'un dollar contre 26 847 rials, mais il est rarement disponible pour les hommes d'affaires, qui doivent compter beaucoup sur le marché noir dans le cadre de leur commerce international.
A noter que le rial tourne autour d'un tiers de sa valeur de fin 2011, juste avant que les Etats-Unis et l'Union européenne n'imposent des sanctions à l'encontre de la Banque centrale de l'Iran, coupant presque ce dernier du système bancaire du monde.
Suite à l'accord intermédiaire conclu entre Téhéran et le groupe 5+1 le 24 novembre 2013 à Genève, la République islamique a reçu sept milliards de dollars de ses recettes de ventes de pétrole gelées dans les banques étrangères.
Selon certaines estimations, un total de 100 milliards de dollars américains dus à l'achat du pétrole iranien a été bloqué en raison des sanctions américaines contre le programme nucléaire iranien.