Selon les experts et initiés, le nombre de personnes qui ont été autorisées à concourir pour l'examen national de la fonction publique et le nombre de celles qui y ont réellement participé ont chuté par rapport aux années précédentes, et cela pourrait entre autres s’expliquer par les efforts continus de lutte contre la corruption menés par le Parti Communiste Chinois.
L'examen annuel est une condition nécessaire pour être embauché par le gouvernement central et travailler en tant que fonctionnaire. Des millions de personnes y prennent part chaque année, car être fonctionnaire est considéré comme un emploi décent et stable qui offre un bon salaire.
Cette année, l'examen a eu lieu dimanche. Cependant, a précisé l'Administration d'Etat de la fonction publique, bien que 22 000 postes aient été proposés -3 000 de plus que l'année dernière- seulement 1,41 million de personnes environ ont été autorisées à passer l'examen, et 1,05 million y ont participé.
Ces deux chiffres sont une baisse récente. L'an dernier, 1,52 million de personnes avaient été autorisées à concourir et 1 120 000 l’avaient fait, pour 19 000 postes.
Liu Xutao, un professeur qui fait des recherches sur l'examen à l'Ecole Nationale d'Administration chinoise, estime que cette baisse est liée aux efforts constants du gouvernement central et du Parti pour lutter contre la corruption.
« Autrefois, les gens aimaient travailler comme fonctionnaires parce qu'ils pensaient qu'ils pourraient en tirer beaucoup de ’bien-être invisible’ grâce à leur poste », a-t-il déclaré.
Cependant, avec la poursuite de la campagne anti-corruption, le système de la fonction publique est géré de manière plus stricte. Dans le même temps, les revenus et le bien-être des fonctionnaires sont aussi devenus bien mieux connus, principalement par le biais de sources en ligne.
« Dans de telles circonstances, les emplois gouvernementaux peuvent perdre de leur attrait pour certaines personnes, en particulier pour celles qui ont pour ambition d’obtenir des revenus et du bien-être supplémentaires par le biais de leurs postes », a déclaré M. Liu.
Li Yongxin, président de Beijing Offcn Future Education Consulting Co, une institution privée qui propose une formation à l'examen de la fonction publique, est d’accord avec M. Liu sur l'impact de la campagne anti-corruption. Mais il pense également que d’autres facteurs possibles ont contribué à cette situation.
« Le processus d'inscription et de sélection à l'examen est de plus en plus scientifique », a-t-il déclaré, ajoutant que les descriptions d'emploi sont aussi plus claires et plus ciblées.
« En outre, les candidats, dont la plupart sont des étudiants qui terminent leurs études en 2015, ont maintenant des projets professionnels clairs et sont donc plus réalistes au sujet de l'examen », a-t-il ajouté.
M. Li a précisé que la plupart des diplômés d’université d'aujourd'hui sont nés dans les années 1990. « Ils ont reçu une bonne orientation sur l'emploi à l’université et ont des objectifs de carrière plus clairs. S’ils ne veulent pas devenir fonctionnaires, ils ne suivront pas la tendance générale qui consiste à passer aveuglément l'examen », a-t-il dit.
Li Qing, une étudiante de troisième cycle en journalisme et communication à l'Université normale de Beijing et qui obtiendra son diplôme en 2015, ne s’est ainsi pas enregistrée et n’a pas passé l'examen.
Cette jeune femme de 24 ans souhaite décrocher un emploi lié à sa spécialité. Elle a dit qu'elle a épluché les descriptions d’emploi concernant les postes de fonctionnaires, mais qu’elle n’en a pas trouvé un qui corresponde à sa spécialité ni à ses intérêts.
« Donc je n’ai même pas pris la peine d’y participer », a-t-elle conclu.