Cela fait déjà un certain temps que les Chinois achètent des biens immobiliers de prestige aux Etats-Unis. En témoigne la récente acquisition pour 1,95 milliard de Dollars US de l'hôtel Waldorf-Astoria à New York par une compagnie d'assurance chinoise en octobre, ou les achats réguliers de biens haut de gamme dans des villes comme New York et Los Angeles.
Mais aujourd’hui, les Chinois bénéficient d’un nouvel encouragement pour acheter des biens immobiliers aux États-Unis au-delà des adresses prestigieuses : le nouveau visa de 10 ans pour voyage d'affaires et tourisme, et le visa de cinq ans pour étudier à l'étranger.
Les États-Unis et la Chine ont annoncé le changement de politique le 10 novembre dernier, lors de la réunion de l’APEC à Beijing. Il a pris effet le 12 novembre.
Le Département d'Etat américain a déclaré dans une fiche publiée le 10 novembre que « L'extension réciproque de la validité des visas à 10 ans pour les voyages d’affaires et touristiques de courte durée entre la Chine et les Etats-Unis va faire augmenter les voyages et les échanges, renforcer la compréhension mutuelle entre nos deux pays, et bénéficier à nos économies en augmentant la facilité du commerce et des investissements ».
« Grâce au nouvel accord, pour les étudiants chinois, il sera plus facile et plus commode de rentrer chez eux parce que dans de nombreux cas, ils ne seront pas tenus d'obtenir de nouveaux visas avant de revenir aux États-Unis pour leurs études », a précisé le département d'Etat.
« La nouvelle règle relative aux visas, avec moins de tracas pour les nouvelles demandes et un retour plus facile, amènera naturellement davantage de ressortissants chinois à visiter les Etats-Unis », a pour sa part écrit dans un courriel au China Daily Lawrence Yun, économiste en chef à l'Association nationale des agents immobiliers à Washington.
« Certains voudront s’y rendre en visite pour les vacances et de ce fait voudront y avoir une résidence secondaire », écrit-il. « Les Chinois ont déjà fait des gains énormes avec leurs achats dans l'immobilier aux Etats-Unis, et cette tendance pourrait facilement s’accélérer davantage en tant que conséquence de la nouvelle règle relative aux visas et de la croissance rapide du PIB en Chine, plus élevée que jamais par rapport au reste du monde ».
Les nouvelles durées de visas créent un kaléidoscope de perspectives commerciales entre les deux plus grandes économies du monde - dans l'immobilier, l'éducation, le tourisme et les affaires.
« Ça change les règles du jeu : depuis le 12 novembre, nous avons déjà vu une augmentation de 35% des demandes », a dit le 19 novembre au China Daily de Hong Kong Andrew Taylor, co-PDG de Juwai.com.
Juwai, qui signifie « maison au loin » en mandarin, est un site Internet chinois destiné aux acheteurs immobiliers, basé à Shanghai, avec un autre bureau à Hong Kong et un autre prévu à Beijing.
« Nous voyons le gouvernement américain travailler avec le gouvernement chinois pour offrir une incitation juridictionnelle destinée à encourager les consommateurs à se lancer », a de son côté déclaré M. Taylor au sujet des nouveaux visas. « Nous pensons que c’est l'avenir du monde ».
Les données de Juwai montrent que 60% Chinois riches envisagent de déménager à l'étranger, et que 85% de ceux-ci veulent éduquer leurs enfants en dehors de la Chine. Les États-Unis sont la principale destination.
Le prix moyen des propriétés pour lesquels les utilisateurs demandent des renseignements se situe à 1 1,7 million de Dollars US, mais, selon Juwai, ils ont des budgets pour des achats de 3 millions de Dollars US en moyenne.
Selon Juwai, la ville des États-Unis qui compte le plus d’investissements chinois dans l'immobilier est Los Angeles, suivie par New York, Atherton, en Californie (une banlieue riche de la Silicon Valley), San Francisco et Dallas.
Au-delà des métropoles de renom, Taylor a déclaré que les investisseurs chinois figurent aussi dans le top cinq des investisseurs étrangers dans 46 des 50 États américains, et que l’étendue de la gamme des acheteurs devrait se développer.
« Nous allons voir davantage de gens de la classe moyenne en Chine accéder aux États-Unis», a ainsi déclaré M. Taylor.