Le géant chinois de l'équipement en télécommunications Huawei a démenti ce jeudi les allégations selon lesquelles le groupe pratiquerait des écoutes pour le compte du gouvernement chinois.
"Nous n'avons jamais reçu de quelconque demande de la part du gouvernement chinois pour mener des écoutes contre d'autres pays", a déclaré à la presse le PDG du groupe, Ren Zhengfei, en marge de la rencontre annuelle du Forum économique mondial à Davos, en Suisse.
M. Ren a comparé l'activité de Huawei à la fabrication de conduites d'eau : "Nous ne nous soucions que du transport de l'eau. Tout ce que nous fabriquons, c'est la plaque métallique de la canalisation. Economiquement parlant, on ne tirerait aucun profit de l'espionnage."
Huawei, en tant qu'entreprise chinoise, soutient assurément le Parti communiste chinois et le gouvernement, a indiqué M. Ren. Mais il a souligné que l'entreprise ne compromettait les intérêts d'aucun autre pays. "Nous nous conformons aux lois et réglementations de chacun des pays dans lesquels nous avons des activités", a-t-il affirmé.
Le PDG a également fait remarquer que l'organisme de régulation britannique avait estimé que les produits de Huawei n'étaient pas suffisamment sophistiqués pour faciliter l'espionnage.
En revanche, les Etats-Unis considèrent depuis longtemps que Huawei présente une menace pour la sécurité du pays et ils se sont opposés de façon répétée aux tentatives du groupe chinois d'entrer sur le marché américain. Les Etats-Unis accusent Huawei d'entretenir des relations privilégiées avec le gouvernement chinois et de dissimuler à dessein des "portes dérobées", c'est-à-dire des voies d'accès clandestines, dans ses produits.
Certains analystes estiment que les accusations américaines ne sont qu'un prétexte servant à masquer du protectionnisme commercial. Le gouvernement chinois a appelé le gouvernement américain à respecter la vérité et à surmonter les préjugés afin de renforcer la coopération économique et commerciale bilatérale.
Fondé en 1988, Huawei est présent dans 170 pays et est le deuxième plus grand équipementier de réseaux télécom dans le monde après le géant suédois Ericsson.