Une économie avec son propre moteur et une meilleure gouvernance mondiale sont deux aspects essentiels pour affronter un avenir incertain, demandant d’avoir des jugements lucides, des objectifs précis, un leadership performant et un esprit de coopération.
A la veille du Forum de Davos, certains observateurs internationaux ont alarmé sur la situation mondiale actuelle en la jugeant semblable à celle de 2009, juste après l’explosion des crises financières.
Les risques mondiaux dégagent aujourd’hui deux caractéristiques :
L’imprévisibilité accélérée, telle que la chute des prix du pétrole, l’appréciation soudaine du franc suisse, la dévaluation du rouble, ainsi que les crises en Moyen-Orient et en Ukraine.
Les tendances de scissions, comme la déflation mettant à rude épreuve certaines nations, des banques centrales des grandes puissances économiques épuisées de leurs moyens, des politiques nationales moins efficaces, la faible demande de consommation et un chômage accru dans de nombreux pays.
L’esprit de coopération reste au cœur des souvenirs issus des expériences des crises financières. Le mieux est de renforcer désormais la coordination des politiques macroéconomiques des principaux marchés, tout en s’appuyant sur la performance des pays émergents.
Les nations ne peuvent plus continuer de se développer dans un esprit gagnant-perdant, l’important est de rétablir le moteur de chaque économie tout en améliorant la gouvernance mondiale. La recherche de la durabilité devrait se reposer sur une nouvelle perspective, ne se bornant aux plus grandes puissances. Au contraire, il faut trouver un modèle innovant qui permettra un meilleur développement. Par contre, il faut éviter toute mesure ou réforme fragilisant les situations géopolitiques et les intérêts communs resteront au cœur des négociations internationales.
Le soutien des pays développés comme moteur jouera un rôle déterminant dans la reprise économique mondiale. Actuellement, ces pays sont tous confrontés aux problèmes de revenus déséquilibrés, d’un taux de chômage en hausse et d’une fragmentation sociale. Les questions économiques, sociales et politiques s’enchevêtrant, les politiques publiques nationales fonctionnent péniblement. Les grands de ce monde peuvent-ils permettre une reprise économique sans tomber dans le protectionnisme, ce sera un grand défi.
Un bon skieur évoquera trois qualités : une vitesse raisonnable, l’habileté pour maintenir l’équilibre et enfin le courage. C’est aussi une métaphore propice pour décrire l’économie chinoise, s’agissant également de la posture de la Chine pour participer à l’économie mondiale.