La Chine et l'Union européenne (UE) vont célébrer cette année le 40e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. L'une des plus importantes relations bilatérales au monde est caractérisée aujourd'hui par une coopération stratégique dans tous les domaines, avec de fréquentes visites de haut niveau, de nombreux résultats fructueux et un avenir prometteur illuminé principalement par la stratégie de la Ceinture économique de la Route de la soie proposée par Beijing.
UNE COOPERATION FRUCTUEUSE DEPUIS 40 ANS
La Chine et l'UE sont les deux plus grandes puissances économiques mondiales à l'heure actuelle et représentent un tiers du poids économique mondial. L'interdépendance entre les deux économies ne cessent de s'accroître. Depuis dix années consécutives, l'UE est le premier partenaire commercial de la Chine et la Chine est le deuxième partenaire commercial de l'UE.
Selon des statistiques fournies par le ministère chinois du Commerce, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'UE s'élevait à 566,2 milliards de dollars en 2013, soit 235 fois celui enregistré en 1975, l'année marquant le début de leurs relations. Chaque jour, des services et des biens d'une valeur de quelque 1,5 milliard de dollars s'échangent entre les deux parties.
La Chine et l'UE préparent une grande variété d'événements pour célébrer le 40e anniversaire de leurs relations diplomatiques, a déclaré Yang Yanyi, ambassadeur de Chine auprès de l'UE. Celui-ci a indiqué que la Chine et l'UE, qui s'efforcent de construire un partenariat de paix, de croissance, de réforme et de civilisation, oeuvrent à accroître le volume du commerce bilatéral à 100 milliards de dollars d'ici 2020.
Néanmoins, l'objectif quantitatif ne suffit pas pour décrire le gigantesque potentiel dont jouissent les deux partenaires. Lors de sa visite en avril dernier en Europe, le président chinois Xi Jinping a appelé à faire de la Chine et de l'UE le "double moteur" de la croissance économique mondiale en construisant un grand marché eurasiatique, où le personnel, les entreprises, les capitaux et les techniques circuleraient librement et se mettraient en valeur. Pour ce faire, il est impératif de prendre en considération la coopération sino-européenne et la construction de la Ceinture économique de la Route de la soie, selon M. Xi.
UNE VISION STRATEGIQUE : "LA CEINTURE ET LA ROUTE"
En septembre 2013, le président chinois Xi Jinping a proposé une vision stratégique de construction commune d'une ceinture économique de la Route de la soie ("la Ceinture") lors d'un discours à l'Université Nazarbaïev du Kazakhstan, esquissant un grand plan en vue de promouvoir le développement et la prospérité des parties.
Cette ceinture se fonde sur l'ancienne Route de la soie, qui reliait le nord-ouest de la Chine à l'Europe en passant par l'Asie centrale et le Moyen-Orient, tandis que la Route maritime de la soie du XXIe siècle s'étendra du sud de la Chine à l'Asie du Sud-Est.
La construction d'infrastructures de transport, la simplification des démarches pour les investissements et le commerce, la coopération financière ainsi que les échanges culturels sont des secteurs prioritaires dans la mise en oeuvre de ces initiatives.
Par ailleurs, un Fonds de la Route de la soie d'un montant de 40 milliards de dollars a été créé. Ce fonds sera utilisé pour fournir des investissements et financer des projets, notamment dans les domaines des infrastructures, des ressources et de la coopération industrielle et financière pour renforcer la connectivité des pays situés dans les deux zones économiques.
Avec une population d'1,3 milliard de personnes et une économie classée au deuxième rang mondial, chaque nouveau pas de la Chine est un pas de géant qui a un impact mondial. Jusqu'à présent, plus de 50 pays concernés par ces initiatives ont exprimé la volonté d'y participer et cherchent à promouvoir le développement commun entre la Chine, d'autres régions de l'Asie et l'Europe.
UNE OPPORTUNITE DE DEVELOPPEMENT COMMUN
Cargolux Airlines International (Cargolux) est la plus grande compagnie de fret aérien d'Europe. En avril 2014, la Compagnie de développement et d'investissement de l'aviation civile du Henan (HNCA) a acquis 35% des actions de Cargolux, et les deux compagnies ont alors décidé de lancer une ligne aérienne entre deux plaques tournantes respectivement destinées au transport des cargaisons à destination de la région Asie-Pacifique d'une part et de l'Europe et des Etats-Unis d'autre part, à savoir l'aéroport de Zhengzhou (centre de la Chine) et celui du Luxembourg. Deux mois plus tard, cette ligne aérienne a été ouverte.
Jusqu'à la fin de 2014, plus de 14.000 tonnes de cargaisons ont été transportées par les deux compagnies partenaires, qui ont augmenté à cinq le nombre de vols par semaine.
Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel s'est réjoui de cette coopération dans la logistique aérienne avec la Chine, soulignant que celle-ci était non seulement un excellent exemple reflétant le respect mutuel, la complémentarité économique et le développement commun entre l'Europe et la Chine, mais aussi une opportunité gagnante-gagnante s'inscrivant dans le cadre des initiatives chinoises de la Ceinture économique et de la Route de la soie.
Selon l'ambassadeur de Chine au Luxembourg, Zeng Xianqi, bien que le Luxembourg soit un pays d'une population de seulement 500.000 habitants, il représente un point d'entrée important sur le marché de l'UE, qui compte 500 millions de consommateurs. Grâce à leur pragmatisme et à leur clairvoyance, le gouvernement et les entreprises du Luxembourg ont déjà profité des initiatives chinoises, tandis que les autres pays européens y réfléchissent encore. Ils ont exploré une nouvelle opportunité de croissance du secteur et gagné du terrain dans la coopération logistique entre la Chine et l'UE.
Quant au futur développement des relations entre la Chine et l'UE, l'ambassadeur de Chine auprès de l'UE a fait savoir que les deux parties devraient parvenir le plus tôt possible à un accord d'investissements de haut niveau, mener des études de faisabilité sur la zone de libre-échange et renforcer les échanges et la collaboration en matière de commerce, d'investissements, de finances, de haute technologie, de nouvelles ressources et d'urbanisation.