Dernière mise à jour à 08h18 le 22/02
La Chine a besoin de mieux faire connaître sa politique auprès des marchés financiers internationaux pendant sa transition économique, a préconisé vendredi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, qui a salué les récentes clarifications apportées par les autorités chinoises sur leur politique du taux de change.
"Nous comprenons tout à fait les différentes transitions que l'économie chinoise est en train de traverser", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse après sa réélection pour cinq ans à la tête du bloc monétaire de 188 membres.
"Ce qui est essentiel, qui est No1, c'est une communication bonne et forte. C'est quelque chose que j'ai déjà dit et qui, je pense, a été entendu", a dit Mme Lagarde.
L'ex-ministre française de l'Economie a ainsi salué de récents éclaircissements sur la politique du taux de change de Chine fournis par le gouverneur de la Banque populaire de Chine (PBoC, banque centrale), Zhou Xiaochuan, les qualifiant de "bon exemple qui démontre comment la communication peut dissiper les incertitudes et les appréhensions".
Dans une interview parue le 13 février dans le magazine chinois Caixin, M. Zhou indique qu'il "n'y a pas de fondement à une dépréciation continue" de la monnaie chinoise, le yuan, et que la PBoC "ne laissera pas les forces spéculatives orienter l'humeur des marchés".
La Chine maintiendra le yuan stable par rapport à un panier de devises, tout en lui autorisant un peu plus de souplesse par rapport au dollar américain, a déclaré M. Zhou. Et d'ajouter que la réforme du taux de change aidera également à assouplir le marché face aux spéculateurs.
Les remarques de M. Zhou ont permis d'atténuer les pressions sur le yuan. La devise chinoise a ainsi repris +0,84% par rapport au dollar cette semaine, soit son plus grand gain hebdomadaire en près d'un an, selon le China Foreign Exchange Trade System.
Beijing devrait poursuivre ses réformes économiques, a indiqué Mme Lagarde, qui a souligné que les dirigeants chinois "connaissent bien" les réformes structurelles et les restructurations dont la deuxième économie du monde a besoin pour réussir.
Elle a dit espérer que la Chine progresse "à un bon rythme" lors de cette transition économique dans l'intérêt de la stabilité financière mondiale.
Mme Lagarde a pris la tête du FMI en 2011 après la démission de Dominique Strauss-Kahn, impliqué dans un scandale sexuel.