Dernière mise à jour à 15h24 le 14/06
Le directeur Marketing de la FIFA, Thierry Weil (premier à gauche), et le président de Dalian Wanda Group, Wang Jianlin (troisième à gauche), présents pour le partenariat stratégique entre Wanda et la FIFA en mars 2016 à Beijing. [Photo/Agences] |
Le boom du football en Chine ne pouvait pas arriver à un meilleur moment pour la La Fédération internationale de football association (FIFA). Après les critiques d'importants sponsors américains et européens, la FIFA a trouvé de nouveaux amis et un soutien financer en Chine.
Des Dirigeants d'entreprises de premier plan, désireux de participer à la campagne nationale du président Xi Jinping pour faire de la Chine une grande puissance du football, ont investi dans l'organe directeur de ce sport, sans se laisser décourager par la crise qui la semaine dernière a apporté de nouvelles révélations de corruption.
Depuis la première vague d'arrestations liées au football il y a plus d'un an, la FIFA a seulement ajouté deux sponsors de haut niveau à les rejoindre, deux sociétés chinoises. La première, une unité du groupe Alibaba devenue le commanditaire en titre de la Coupe du Monde des Clubs en décembre 2015. Trois mois plus tard, Dalian Wanda Group devenait à son tour un haut sponsor de la structure internationale, en déboursant 150 millions de dollars par cycle de quatre ans pour la Coupe du monde, et voir notamment son nom aux côtés des prestigieux Coca-Cola et Adidas.
La FIFA souhaite accueillir plusieurs partenaires à neuf chiffres, et pour Thierry Weil, son directeur du marketing, cela pourrait être des entreprises asiatiques, peut-être à la fin de l'été. Quatre parrainages pour la Coupe du Monde, moins onéreux, sont également disponibles.
Le département de Weil ne pouvait pas faire grand-chose après les actes d'accusation et enquêtes contre plusieurs hauts dirigeants, assenant un coup de massue à une une organisation proche de l'effondrement. Pendant ce temps, la campagne pour remplacer Sepp Blatter, le président déchu, se déroulait comme un feuilleton d'une série dramatique.
«Ce fut une année assez étrange pour nous», a confié le responsable. «Cela aurait été difficile pour toute entreprise de continuer. Nous avons donc mis certaines les discussions les plus importantes à plat sur la table.»
Pendant ce temps, les sponsors occidentaux, dirigés par Coca-Cola et Adidas, ont demandé publiquement des changements à la direction et un nouveau processus de gouvernance du football mondial. Les entreprises partenaires ont publié des lettres ouvertes à l'organisation, peu après la parution au Parlement britannique, où ils ont été interrogés sur leur propre complicité dans le chaos de la FIFA.
Le directeur du marketing de la FIFA Thierry Weil (à gauche) serre la main de Zhang Dazhong (à droite), PDG du groupe Alibaba Sports, après l'annonce d'un parrainage de la Coupe du monde des Clubs, à Tokyo le 9 décembre 2015. [Photo/CFP]
Finalement, l'Italien Gianni Infantino a été élu fin février président de la FIFA, il s'est rendu rapidement aux Etats-Unis pour apaiser les partenaires. Avec l'éventuel projet de l'ajout d'une nouvelle société américaine ou européenne comme nouveau sponsor.
«Il est plus difficile pour les entreprises basées sur les marchés occidentaux traditionnels, où le contrôle des médias, les valeurs, et attentes du public sont très différentes par rapport à d'autres endroits», a déclaré Nathan Homer, responsable du parrainage mondial chez Barclays Plc.
Ces «autres lieux» comprennent notamment la Chine. Suite à la direction donnée par le président Xi Jinping, il y a eu une ruée dans ce sport au niveau de la nation et à l'étranger. En 2015, la société de vente au détail, le géant chinois Suning Group Holdings Co a acheté les droits des médias chinois pour le championnat de la Liga. Le groupe a également versé une indemnité record de 50 millions d'euros pour faire venir le jeune milieu de terrain, le Brésilien Alex Teixeira au Jiangsu Suning Football club. Et plus récemment, le 6 juin 2016 l'annonce du rachat de 70% du club italien l'Inter Milan.
Wanda, qui détient une participation dans la Ligue des Champions runner-up Atletico Madrid, a également acheté la Swiss sports Marketing agency, dirigée par le neveu de l'ancien président de la FIFA Sepp Blatter, en février 2015.
En mars dernier, la FIFA et Wanda organisait une discrète conférence de presse en Suisse au siège de la Fédération internationale de football, un blockhaus de verre perché sur les hauteurs de Zurich, pour annoncer le parrainage.
Thierry Weil a déclaré que ce parrainage était crucial tant pour sa valeur symbolique que pour son chiffre d'affaires. «C'est une affaire importante, la première entreprise prête à sortir et dire après la crise, je suis maintenant un partenaire de la FIFA», a-t-il souligné.