Dernière mise à jour à 13h40 le 14/06
Dans un discours à l'ouverture de la 32ème session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève, en Suisse, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a insisté lundi sur la nécessité pour les pays européens de trouver des réponses davantage structurées à la crise actuelle des migrants et réfugiés, tout déplorant la détérioration du conflit en Syrie, dont sont issus la majorité des nouveaux arrivants en Europe.
"La seule façon durable de résoudre les déplacements actuels de personnes est d'améliorer la situation des droits de l'homme dans leurs pays d'origine", a déclaré M. Zeid, exhortant le Conseil de sécurité de l'ONU à travailler en ce sens.
"Mais en attendant, les pays d'Europe doivent trouver un moyen de résoudre la crise migratoire actuelle de manière systématique et respectueuse des droits des personnes concernées, y compris dans le cadre de l'accord entre l'UE et la Turquie", a-t-il ajouté. Selon les termes de cet accord, signé en mars dernier, les nouveaux migrants arrivés en situation irrégulière en Europe depuis la Turquie et dont la demande d'asile est rejetée (ou ne demandant pas l'asile) sont renvoyés en Turquie.
Le Haut-Commissaire a estimé qu'il était entièrement possible de créer des systèmes de gouvernance de la migration fonctionnels, y compris pour un grand nombre de personnes, sur la base d'une détermination "équitable et efficace" des besoins individuels de protection.
"Si les gouvernements européens peuvent enlever l'hystérie et la panique de l'équation, et s'ils essaient tous de contribuer à une solution, je suis convaincu qu'ils seront en mesure d'atteindre cet objectif", a-t-il dit.
Par ailleurs, M. Zeid s'est déclaré inquiet de l'augmentation du nombre de migrants détenus en Europe, y compris dans les 'points chauds' en Grèce et en Italie.
"Même les enfants non accompagnés sont souvent placés dans des cellules de prison ou des centres entourés de barbelés", a déploré le Haut-Commissaire, ajoutant que la détention n'est jamais dans l'intérêt supérieur de l'enfant, qui doit primer sur les objectifs d'immigration.
Il a par conséquent appelé à mettre en œuvre des alternatives à la détention des enfants.
"Je déplore l'ampleur de la rhétorique anti-migrants dont nous avons été les témoins sur l'ensemble du continent européen", a ajouté M. Zeid, soulignant que cette rhétorique favorise un climat de division, de xénophobie, voire même de violence, comme cela a été le cas en Bulgarie.