Dernière mise à jour à 13h35 le 26/02
Un livreur court pour apporter sa commande à un client au milieu des chutes de neige à Jinan, capitale de la province du Shandong (est de la Chine). (Photo Yu Ning / Pour le China Daily) |
Le secteur de la livraison de produits alimentaires sur Internet en Chine est entré dans une phase de croissance stable. Selon les experts, les entreprises du secteur explorent désormais davantage de produits et de services et adoptent de nouvelles technologies pour réduire les coûts et augmenter leurs profits.
D'après un rapport publié en janvier par Meituan Dianping, un site d'information de restauration, les ventes à emporter en 2017 ont été estimées à 204,6 milliards de yuans (32,5 milliards de dollars), en hausse de 23% d'une année sur l'autre, et bien supérieures aux 86,1 milliards de yuans (13,62 milliards de dollars) enregistrés en 2014, qui représentaient 71% de plus par rapport à 2013.
Cela montre que le rythme de la croissance n'est plus explosif et a ralenti, estime le rapport.
Les données du cabinet de conseil Analysys montrent qu'Ele.me et Meituan Waimai, deux acteurs majeurs de la distribution alimentaire, détiennent respectivement 48,8% et 43,1% des parts de marché, ce qui laisse peu de place aux nouveaux venus.
Les ventes de Meituan ont été multipliées par 2,9 l'année dernière, passant à 171 milliards de yuans (27,06 milliards de dollars), a déclaré Wang Puzhong, son vice-président principal.
De même, ont révélé les chiffres de l'Association chinoise de la cuisine, le prix moyen d'un repas sur Ele.me a franchi 40 yuans (6,33 dollars), un niveau relativement plus élevé.
Cependant, a tempéré Yang Xu, analyste chez Analysys, les deux sociétés n'ont pas encore réalisé de bénéfices.
M. Yang a également précisé que les plates-formes de livraison d'aliments sur Internet ont des sources de revenus multiples sous la forme de commissions provenant de fournisseurs alimentaires tels que les restaurants et les ventes à emporter, la publicité, les frais de livraison et d'autres services à valeur ajoutée.
Par exemple, Liu Ning, un restaurateur âgé de 28 ans, vend des repas à faible teneur en matières grasses via Ele.me et Meituan Waimai depuis octobre 2017. Les ventes mensuelles de son restaurant ont atteint environ 100 000 yuans (15 829 dollars). Il verse aux plates-formes des frais d'environ 10 à 17% du prix de la commande.
C'est peut-être parce que son entreprise n'est pas encore assez solide financièrement pour offrir un service supplémentaire comme un service de livraison, a dit M. Yang. De tels services impliquent généralement l'embauche de chauffeurs de livraison, des activités professionnelles et des investissements dans des technologies appropriées, a souligné M. Yang.
De leur côté, les fournisseurs de services alimentaires tentent de tirer le meilleur parti de leurs ressources, comme des livreurs à temps plein pendant les heures creuses. Ainsi, pendant certaines plages horaires avant et après le déjeuner et le dîner (de 11 h à midi et de 17 h à 19 h), les entreprises offrent des services autres que les repas. Ainsi, selon Anaysys, ils distribuent aussi des bonbons, des fleurs, des gâteaux, des aliments frais et des médicaments.
Selon le rapport, le pourcentage de ces commandes est d'environ 10% du total, mais leur potentiel de croissance est élevé.
Ele.me a même mené des essais avec des robots intelligents fin 2017, pour améliorer l'efficacité des livreurs et réduire les coûts, a indiqué M. Yang.
Toutes ces innovations, et l'accent mis sur la commodité du consommateur, ont contribué à étendre les services de livraison à toutes les villes de Chine, desservant environ 300 millions d'utilisateurs l'année dernière. A tel point que les initiés de l'industrie disent que ces services ont même changé les habitudes alimentaires des Chinois urbains.
Xueying, 24 ans, qui travaille dans les relations publiques à Beijing, est de ceux-là : elle dit avoir dépensé 20 000 yuans (3 165 dollars) l'an dernier pour des repas commandés en ligne. Elle a commencé à s'appuyer sur cette nourriture à domicile ou au bureau depuis ses études universitaires en 2013.
« Je veux gagner du temps. Au lieu de sortir et aller chercher de la nourriture, je peux utiliser le même temps pour faire quelque chose que j'aime, comme regarder la télévision », a-t-elle dit.
Typiquement, elle commande ses plats préférés, comme les nouilles au bœuf, les spaghettis et le riz au poulet braisé. Mais à l'occasion, elle commande également des pilules. « J'ai pris du poids, environ 5 kilos chaque année, juste en restant assise et en attendant mon repas. Je sais que ce n'est pas bon pour ma santé, mais les habitudes sont difficiles à changer ».
Elle a dit qu'elle veut à présent acheter un cuiseur pour faire du porridge. « Ma famille craint de me voir tomber malade si cela continue ».
Li Nan, 37 ans, producteur de jeux mobiles, a pour sa part déclaré que la plupart de ses collègues commandent aussi des plats en ligne et mangent autour de la table de l'office. De temps en temps, ils commandent en ligne sur des restaurants offrant des rabais.