Dernière mise à jour à 11h02 le 26/02
Le 22 février dernier, le président Emmanuel Macron a promis de mettre en place des «verrous réglementaires» pour empêcher les investisseurs étrangers d'acheter des terres agricoles françaises, un geste que les experts qualifient de «simple action de politiquement correct».
«Pour moi, les terres agricoles en France, c'est un investissement stratégique dont dépend notre souveraineté, donc on ne peut pas laisser des centaines d'hectares rachetés par des puissances étrangères sans qu'on sache la finalité de ces rachats», a déclaré M. Macron.
Selon l'AFP, le président faisait référence à la nouvelle de l'année dernière, selon laquelle un fonds chinois avait acheté 900 hectares de terres dans la région céréalière de l'Allier, dans le centre de la France, suite à l'acquisition de 1 700 hectares dans l'Indre en 2016.
Selon Zhao Yongsheng, professeur d'économie à l'Université de commerce et d'économie internationale de Chine, qui s'est exprimé dans un entretien au Global Times, les autorités françaises ne devraient pas de mesures substantielles contre les acheteurs de terres chinois, notant que les remarques de M. Macron ne sont guère plus que du «politiquement correct».
«Il n'y a pas de tendance évidente des investisseurs chinois à acheter des terres en France. D'après ce que je sais, ceux qui ont acheté des terres dans le nord de la Normandie ne sont pas des spéculateurs immobiliers, mais des investisseurs dans l'élevage laitier. La plupart des Chinois achèteraient des Châteaux à la place», a souligné M. Zhao.
«Les investisseurs japonais et russes sont aussi de grands acheteurs de terres françaises, qui sont aussi boycottés par le public français. En réalité, les terrains à vendre sont trop chers pour les acheteurs français ou ils n'en veulent pas. La vente de ces terres favoriserait l'économie française, surtout pour les services fiscaux», a ajouté M. Zhao.
Les autorités chinoises ont également répondu aux annonces de M. Macron, notant que les entreprises chinoises sont tenues d'observer les lois et les réglementations lorsqu'elles étendent leurs marchés à l'étranger.
«Nous espérons également que la partie concernée pourra fournir un environnement favorable et des conditions de concurrence équitables pour les investissements et les opérations des entreprises chinoises et contribuer au bon développement de la coopération économique bilatérale et commerciale», a de son côté déclaré le 23 février Geng Shuang, porte-parole du Ministère chinois des affaires étrangères.