Le secteur de l'assurance est prêt à s'ouvrir davantage

Le secteur de l'assurance en Chine rassemble aujourd'hui les conditions propices à une ouverture rapide et plus ample, une ouverture qui devrait, selon plusieurs spécialistes du secteur, bénéficier à la Chine et au monde entier.

Selon Zheng Wei, directeur du département d'études Gestion du risque et assurance de l'université de Pékin, le secteur de l'assurance étant l'un des premiers secteurs à s'être ouvert après l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il a joué un rôle important dans la stratégie de réforme et d'ouverture du pays.

Le secteur de l'assurance en Chine a atteint une telle envergure qu'il est devenu le deuxième plus grand du monde, de nombreuses entreprises chinoises ont ainsi fait leur entrée dans le classement Fortune Global 500 qui liste les 500 plus gros chiffres d'affaires.

L'actuel secteur de l'assurance est un important pilier du développement économique et social du pays qui se veut de haute qualité et constitue à la fois une épine dorsale pour le perfectionnement du système financier et une opportunité pour garantir le niveau de vie et innover au niveau sociétal.

« Poursuivre l'ouverture du secteur va permettre de créer des plateformes plus larges et des opportunités économiques plus nombreuses pour les organismes d'assurances étrangers. Ces mesures ne correspondent pas seulement aux attentes des pays étrangers, mais consistent aussi un exemple de politique proactive que la Chine met en œuvre actuellement », affirme Zheng.

Selon les données statistiques disponibles, en juillet 2017, les investisseurs de 16 pays avaient créé 57 compagnies d'assurance en Chine et plus de 1 800 filiales.

La part de marché des compagnies d'assurance à capitaux étrangers ne cesse de croître. Lorsque la Chine est entrée dans l'OMC, leurs parts de marché étaient inférieures à 1%, or fin 2016, ce chiffre était monté à 5,19%. L'ensemble des actifs des compagnies d'assurance à capitaux étrangers devrait dépasser les mille milliards de yuans (129 milliards d'euros) d'ici la fin du mois de juillet 2018, soit 300 fois plus que sur la période précédente.

Dans les grandes villes comme Beijing et Shanghai, les compagnies d'assurance dont les actions détenues par des étrangers dépassent les 25% représentent plus de 20% du marché. « En fait, cette part de marché est plus élevée quand on compte les actions détenues à moins de 25% par des étrangers », affirme un responsable de l'office de supervision.

Pour Wang Xujin, professeur au département d'études des assurances de l'école des sciences économiques de l'université des technologies et des affaires de Beijing, il ne fait aucun doute que les acteurs étrangers ont apporté de nombreux changements positifs au marché intérieur, en forçant, par exemple, les compagnies chinoises à fournir davantage d'efforts.

Les entreprises chinoises ont acquis de nouvelles technologies, de nouvelles méthodes de management et de nouveaux concepts grâce à leurs concurrents étrangers, ce qui leur a permis d'améliorer leurs services auprès des consommateurs chinois, comme l'explique Chen Jin, directeur général de Zhong An.

Pour Wang Xujin, la Chine vise à bâtir un secteur de l'assurance moderne qui puisse offrir l'ensemble des services attendus et qui soit complètement opérationnel d'ici 2020, ajoutant que les frais d'assurance représenteront 5% du PIB du pays et qu'en outre la concentration des assurances reviendra à 3 500 yuans par personne d'ici là.

Un marché plus ouvert nécessite également une supervision plus encadrée. La Chine a toujours du retard par rapport aux pays développés en termes d'environnement économique et de système de supervision. « Dans le processus d'ouverture, nous devrons continuer à protéger les droits des consommateurs et conserver un environnement économique juste », conclut Zheng Wei.