Dernière mise à jour à 08h29 le 31/08
La Chine a réussi à alimenter la plus nombreuse population au monde avec des terres cultivables très limitées, ce qui constitue une expérience importante à partager avec l'Afrique dont de nombreux pays font face toujours aux problèmes de pénurie d'aliments et de sécurité alimentaire.
L'agriculture est depuis longtemps un des domaines importants de la coopération entre la Chine et l'Afrique. Au sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine en 2015, la modernisation de l'agriculture a été fixée comme un des dix plans majeurs de coopération sino-africaine. Depuis lors, la coopération pragmatique dans le secteur agricole entre la Chine et l'Afrique s'est accélérée, et de plus en plus de Chinois se rendent en Afrique pour réaliser de nombreux projets concrets qui ont aidé à augmenter les revenus des agriculteurs africains, en partageant avec eux les technologies et les expériences du développement agricole de la Chine.
LES GUIDES DES AGRICULTEURS SENEGALAIS VERS LA PROSPERITE
Zheng Junjie a été envoyé par le gouvernement chinois en Afrique en 2011 comme expert agricole. Pendant sept ans, il a travaillé au Sénégal, comme expert au début puis en tant que chef de la mission agricole chinoise dans ce pays.
Selon lui, la mission agricole chinoise au Sénégal est composée d'une dizaine d'experts, respectivement spécialisés dans la culture du riz, des légumes, et les techniques des machines agricoles.
En banlieue de Dakar, capitale du pays, un groupe d'experts travaillent dans la culture des légumes, qui constitue une base de démonstration de l'agriculture moderne au Sénégal. Les autres vont plus loin, ils siègent à Podor, dans le nord du pays, où ils procèdent à des recherches sur l'adaptation des meilleures semences de riz à la terre sénégalaise, tout en apprenant aux cultivateurs locaux les techniques chinoises.
Rien qu'en 2015 et 2016, ils ont organisé 18 sessions de formation pour les agriculteurs sénégalais, au sujet de la culture du riz, des légumes et de l'utilisation des machines agricoles. Environ mille personnes ont bénéficié de ces formations.
Les formations se sont avérées fructueuses avec une hausse considérable de la production des rizières de Podor. Selon M. Zheng, la production des rizières a augmenté d'environ 50% dans cette région grâce à l'application des technologies agricoles chinoises.
Grâce aux bonnes récoltes, les agriculteurs sénégalais constatent une augmentation constante de leurs revenus, ce qui contribue à réduire la pauvreté dans la région, a expliqué M. Zheng.
A Podor, environ 6.000 foyers ont bénéficié des technologies agricoles chinoises. Pour exprimer leur reconnaissance aux experts chinois, de nombreux agriculteurs les qualifient de "guides vers la prospérité".
CENTRE DE DEMONSTRATION DES TECHNOLOGIES AGRICOLES CHINOISES AU BENIN
En tant qu'un des premiers Centres de démonstration agricole en Afrique, celui du Bénin représente une concrétisation par le gouvernement chinois des huit mesures du sommet de Beijing 2006 du Forum sur la Coopération sino-africaine.
Selon Yao Liying, chef du département des affaires internationales de China state farms agribusiness group, qui exploite le centre de démonstration agricole au Bénin, depuis le début, des groupes d'experts et de gestionnaires du centre ont travaillé avec la partie béninoise dans les cultures, l'élevage et la production de semences, jouant ainsi un rôle clé dans la promotion de l'agriculture du Bénin et dans l'augmentation des revenus des agriculteurs locaux.
"Grâce aux technologies chinoises que nous appliquons, le rendement du maïs par hectare est passé de 800 kg à 3.500 kg", a indiqué un agriculteur béninois dont le nom est Khnum cité par le Quotidien du Peuple.
Après avoir maîtrisé les technologies, il les enseigne aux agriculteurs de son village. "Nous voulons travailler plus, gagner plus pour mener une vie prospère", a-t-il affirmé.
UNE EXPERIENCE CHINOISE DANS LES VILLAGES TANZANIENS
Pour permettre à plus d'Africains de connaître sur le terrain la pratique de la Chine de réduction de la pauvreté dans les régions rurales tout en développant l'agriculture, une équipe de chercheurs d'une université chinoise s'est rendue en Afrique pour une expérience.
Depuis 2012, l'Université de l'agriculture de Chine a envoyé des experts à Morogoro, une région agricole importante en Tanzanie, pour enseigner aux agriculteurs locaux les méthodes agricoles utilisées en Chine dans les années 1970 et 1980, soit l'agriculture intensive et méticuleuse.
Selon Li Xiaoyun, professeur de cette université, l'agriculture moderne, qui nécessite de forts investissements, n'est pas adaptée pour le moment à la plupart des pays africains. Pour stimuler le développement agricole en Afrique, il faut mettre en valeur les avantages des ressources humaines des pays africains, et développer une agriculture caractérisée par un travail intensif.
Les infrastructures agricoles dans les pays africains sont incomplètes et les équipements agricoles tels que l'engrais et les bonnes semences importés sont chers en Afrique, par conséquent, ce n'est pas une bonne idée de développer une agriculture qui nécessite de forts investissements, a expliqué M. Li.
A Morogoro, l'équipe de M. Li a établi des centres de réduction de la pauvreté dans des villages, et forme les agriculteurs aux méthodes adaptées à la situation locale, sans augmenter les dépenses des paysans. Grâce à leurs efforts, le rendement a doublé ou triplé chez les mille agriculteurs qui ont coopéré avec eux.
Selon Xu Xiuli, professeur associée de l'Université de l'agriculture de Chine, le projet vise à améliorer le bien-être de la population de base, et a donné un effet très positif, offrant aux pays africains une alternative pour développer leur agriculture et réduire la pauvreté dans les régions rurales.