Dernière mise à jour à 13h34 le 12/06
Des employés déplacent des colis dans la base de stockage automatique intelligente, ouverte par Cainiao Network Technology, à Guangzhou, capitale de la province du Guangdong (sud de la Chine). (Photo / Xinhua) |
Le développement rapide de l'industrie de la logistique en Chine a rendu les services de livraison quotidiens plus rapides et moins chers, mais aujourd'hui, le plus grand marché de services de livraison du monde cherche à rendre la logistique plus verte en réduisant la pollution au plastique.
Selon les données officielles, la Chine a enregistré environ 40 milliards de colis livrés l'an dernier, en hausse de 28% d'une année sur l'autre, se classant ainsi au premier rang mondial pour la quatrième année consécutive.
Mais, comme l'a souligné Sun Kang, secrétaire général de l'Association des messageries express de Chine, ces 40 milliards de colis ont nécessité environ 8 milliards d'enveloppes en plastique et un nombre colossal de rouleaux de ruban adhésif, ce qui constitue une préoccupation croissante pour la pollution de l'environnement.
Le problème de la pollution par l'emballage des colis n'a toutefois pas manqué d'attirer l'attention des régulateurs. Il aurait aussi été l'un des thèmes vedettes d'une réunion nationale sur la protection de l'environnement en mai dernier, qui avait pour ambition de parvenir à une amélioration fondamentale de la qualité de l'environnement et à construire ce qui a été appelle une « Belle Chine » d'ici 2035.
Dans cet esprit, en novembre de l'année dernière, le Bureau des postes d'Etat et neuf autres agences gouvernementales ont publié des directives exigeant que la moitié des emballages externes soit biodégradable, que 90% des factures soient électroniques et que l'emballage de chaque colis soit réduit de 10% d'ici 2020.
De son côté, la plus haute administration de normalisation du pays a publié de nouvelles directives en février qui exigent que les paquets destinés aux marchandises par livraison express soient plus minces et plus recyclables à partir de septembre.
Parallèlement, de nombreux acteurs du marché de la logistique, publics ou privés, ont pris des mesures pour relever le défi.
C'est ainsi le cas du China Post Group Corp, fournisseur de services postaux appartenant à l'État, qui a annoncé le mois dernier qu'il visait à ce que plus de 90% de ses bordereaux de route soient numériques et que plus de la moitié de ses matériaux d'emballage soient biodégradables d'ici 2020.
Cainiao Network Technology Co. Ltd, la filiale logistique d'Alibaba Group, a quant à elle annoncé fin mai que tous ses bordereaux de livraison seront fabriqués à partir de matériaux renouvelables d'ici 2020, et qu'elle encouragera l'utilisation d'un système électronique sans papier pour les livraisons.
Le site de commerce électronique Suning.com prévoit pour sa part d'augmenter le nombre de boîtes de livraison recyclables à 200 000 cette année et d'utiliser au moins 2 milliards de colis verts d'ici 2020.
Selon Fang Xi, chercheur senior au Bureau des postes d'Etat, la technologie de la logistique verte de la Chine égale ou même surpasse celle de ses homologues étrangers, mais il n'en reste pas moins que le pays en est encore aux premières étapes du développement d'un véritable mécanisme de logistique verte.
« Cela ne demande pas seulement des efforts de la part des entreprises de logistique, mais également une meilleure sensibilisation du public et un cadre réglementaire plus solide », a ajouté M. Fang.