Dernière mise à jour à 13h56 le 02/02
Des avancées majeures ont été constatées dans les réglementations récemment publiées concernant le très attendu Conseil des innovations scientifiques et technologiques qui doit être lancé à la Bourse de Shanghai, offrant davantage d'opportunités de financement aux start-ups axées sur la technologie.
Après deux mois de préparation, la Commission chinoise de régulation des titres (China Securities Regulatory Commission) et la Bourse de Shanghai ont publié le 30 janvier les règlements sur leurs sites Internet respectifs, soulignant la simplification de l'accès à la cotation grâce à un système expérimental d'entrée en bourse fondé sur l'enregistrement.
La Bourse de Shanghai sera chargée de l'audit des introductions en bourse des entreprises et le processus ne durera pas plus de six mois. La Commission sera quant à elle chargée de l'enregistrement des nouvelles actions émises au nouveau conseil.
Aux termes des nouvelles réglementations, les entreprises qui n'ont pas encore annoncé de bénéfices seront en mesure d'entrer en bourse sur le nouveau conseil. Auparavant, les sociétés devaient déclarer des bénéfices nets d'au moins 30 millions de yuans (4,4 millions de dollars) sur trois exercices budgétaires consécutifs pour pouvoir se qualifier pour le conseil principal du marché des actions de Type A.
En outre, selon les observateurs une structure à deux classes pourrait être introduite. Aucune limite de fluctuation de prix ne serait fixée pour les cinq premiers jours de bourse d'une nouvelle action, et la limite de fluctuation quotidienne des prix serait portée à 20%, alors que la limite est normalement de 10%, conformément aux règles de négociation actuelles pour les actions de Type A.
Par ailleurs, les entreprises spécialisées dans des secteurs tels que les technologies de l'information, la fabrication haut de gamme, les nouveaux matériaux, les énergies nouvelles, la protection de l'environnement et la biomédecine auront la priorité dans le nouveau conseil.
Les régulateurs solliciteront l'opinion du public sur les règles d'éventuelles modifications jusqu'au 20 février. Les premières entreprises pourront soumettre une demande d'entrée en bourse au nouveau conseil au début du mois de mars au plus tôt.
« Le système d'enregistrement constituera un jalon pour faire avancer la réforme du marché des capitaux en Chine, car il impose des exigences plus strictes en matière de divulgation d'informations et souligne la responsabilité de l'émetteur et des sociétés de courtage », a commenté Zeng Yan, stratège en chef chez Huatai Securities.
Selon Li Xunlei, économiste en chef chez Zhongtai Securities, le nouveau conseil aidera à remédier aux défauts systématiques qui affectent le marché des actions de Type A depuis près de trois décennies. Quand la rentabilité était le critère principal pour les sociétés cotées de Type A, les choses étaient principalement basées sur les chiffres. Mais certaines bonnes entreprises ont raté leur chance d'entrer en bourse car elles ne pouvaient pas générer de bénéfices à court terme. Mais, a-t-il ajouté, avec le nouveau conseil, les entreprises qualifiées pourront être cotées sur le marché intérieur plutôt que de rechercher des opportunités sur les marchés étrangers.
Citic Securities a estimé à environ 150 le nombre de sociétés inscrites sur le nouveau tableau technologique en 2019, le montant total du financement pouvant atteindre 100 milliards de yuans.
Parallèlement, alors que le nouveau conseil va assouplir les réglementations relatives aux introductions en bourse, le régulateur central a introduit des règles plus strictes en matière de radiation. Ainsi, les entreprises qui ne répondront pas aux normes en matière de volume d'échanges, de cours des actions ou de capacités opérationnelles durables seront retirées de la cotation. Aucune suspension de négociation ne sera prévue dans de tels cas.
Selon Yan Hong, directeur adjoint de l'Institut supérieur des finances de Shanghai à l'Université Jiaotong de Shanghai, le nouveau conseil technique aura probablement un effet sur le conseil ChiNext de Shenzhen car les deux conseils attirent des investisseurs similaires qui cherchent principalement des entreprises émergentes. Toutefois, a-t-il précisé, à long terme, la qualité des sociétés cotées au conseil d'administration du ChiNext sera améliorée grâce à la concurrence, et le système d'enregistrement devrait également être introduit sur le ChiNext.