Dernière mise à jour à 11h30 le 10/04
Selon un nouveau rapport du secteur, les achats immobiliers, en particulier ceux de logements, effectués par des femmes qui travaillent, ont fortement augmenté en 2018 dans les principales villes chinoises et ont remodelé les stratégies de vente de certains promoteurs.
En Chine, il existe une norme sociale ancienne qui veut que, avant le mariage, c'est le conjoint qui est responsable des achats d'appartements, ou du moins de l'acompte. Mais les données de Ke.com, une agence de logement en ligne et une filiale du géant de l'agence immobilière Lianjia, montrent que ce genre de tradition est en train de changer dans les grandes villes à mesure que des femmes célibataires financièrement plus indépendantes commencent à investir dans l'immobilier.
Ainsi, selon le rapport, en 2018, 46,7% des acheteurs dans 12 villes de premier et deuxième rang étaient des femmes. Et à mesure que les âges augmentent, la prise de conscience de l'achat d'un bien immobilier augmente également. D'après le rapport, dans la catégorie des 30 ans, 47,1% des femmes célibataires ont acheté leur propre bien immobilier, plus d'un tiers l'ayant même fait sans prêt et 23,4% d'entre elles possèdent plus d'un bien.
L'étude indique aussi que la plupart des femmes interrogées ont ressenti un sentiment de sécurité après l'achat d'un bien immobilier. Un point de vue que partage Dong Fang, gestionnaire d'investissements immobiliers de 28 ans qui vient d'investir dans un appartement de 40 mètres carrés à Shanghai : « Peu importe que je me marie ou non, maintenant que j'ai un toit sur la tête », a-t-elle dit. « Je dois juste régler mon problème de retraite et ma grande assurance, et alors peu importe ce que l'avenir me réservera, je n'aurai pas trop peur ».
Environ 64% des femmes interrogées âgées de moins de 30 ans ont déclaré que vivre dans un logement loué après leur mariage était inacceptable, mais ce ratio est tombé à 45% chez les femmes âgées de plus de 30 ans. Le rapport suggère que cela est lié au fait que les femmes sophistiquées sont susceptibles de posséder déjà un bien.
Le rapport a également révélé que, dans le choix du bien immobilier, contrairement aux hommes, les femmes manifestaient une préférence plus grande envers ceux qui sont proches des ressources d'éducation de haut niveau et des infrastructures de transport.
Cette tendance changeante a dans une certaine mesure affecté la stratégie marketing de certains promoteurs immobiliers. Liu Ce, directeur de la recherche chez Kaisa Group Holdings Ltd, un promoteur immobilier coté à Hong Kong, a ainsi souligné que l'aspect du bien, et notamment la conception intérieure et les vues, devenait un facteur important, tandis que l'emplacement et le prix étaient moins déterminants.
« L'écart entre les sexes sur le lieu de travail se réduit. Ainsi, de plus en plus de femmes sont financièrement capables d'acheter des biens seules, en particulier celles qui vivent dans les villes de premier et deuxième rang », a déclaré Pan Helin, commentateur économique, ajoutant que le taux de divorce demeurant relativement élevé, la possession d'un bien immobilier offrait un sentiment de sécurité aux femmes.
« Les salaires croissants des femmes qui travaillent ont changé leur perception du mariage », a-t-il ajouté. « De plus en plus de femmes ont pris conscience de l'importance d'avoir un endroit qui leur appartient et de gagner leur indépendance ».