Dernière mise à jour à 10h04 le 19/06
L'utilisation de capitaux étrangers par la Chine a été multipliée par 150 environ au cours des 37 dernières années, tandis que les investissements directs étrangers (IDE) non financiers sortants ont été multipliés par 45 au cours de cette période, ont révélé le 16 juin des données publiées par le Bureau national des statistiques (BNS).
« Les statistiques reflètent l'importance accordée par la Chine à la mondialisation et l'ouverture au cours des dernières décennies », a commenté un expert sur les chiffres publiés sur Qiushi, une revue dirigée par le Parti communiste chinois.
Selon les données du BNS, les IDE non financiers en Chine ont atteint 120,5 milliards de dollars en 2018, contre 2,7 milliards de dollars en 1981.
Par ailleurs, l'utilisation par la Chine des investissements directs étrangers est passée de 920 millions de dollars en 1981 à 138,3 milliards de dollars en 2018.
« L'histoire de la réforme et de l'ouverture de la Chine est aussi une histoire d'utilisation de capitaux étrangers. D'une part, la Chine a introduit les capitaux étrangers pour combler ses lacunes en matière de financement de la construction de base, et d'autre part, ces capitaux ont réussi à partager les dividendes de la croissance économique ultrarapide de la Chine au cours des 40 dernières années, en investissant dans le pays », a commenté Wang Jun, directeur adjoint du Département de l'information du Centre chinois pour les échanges économiques internationaux, le 16 juin dans le Global Times.
De son côté, Xi Junyang, professeur à l'Université de finance et d'économie de Shanghai, a déclaré que la montée en flèche de l'utilisation des capitaux étrangers et des investissements sortants reflétait la force croissante d'ouverture du gouvernement, alors que le nombre de zones accessibles aux capitaux d'investissements étrangers était en expansion constante depuis 1979 en Chine.
« En outre, cela montre que la croissance économique de la Chine est très attrayante pour les capitaux d'investissement étrangers. Autrement, les capitaux étrangers n'auraient pas afflué en Chine, même avec les mesures d'ouverture », a déclaré M. Xi le 16 juin au Global Times.
Selon les données du BNS, en 2018, l'utilisation par la Chine de capitaux d'investissement directs étrangers a augmenté de 1,5% sur une base annuelle, tandis que les investissements directs étrangers non financiers sortants ont augmenté de 0,3%.
« L'utilisation des capitaux étrangers par la Chine a quelque peu ralenti au cours de l'année écoulée, sous l'influence de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Cependant, je pense que les investisseurs étrangers verront la Chine comme une destination d'investissement "indispensable", du fait de la résilience et du potentiel économiques du pays », a affirmé M. Wang.
Par ailleurs, l'utilisation de capitaux étrangers non financiers par la Chine a progressé de 3,7% d'une année sur l'autre au cours des cinq premiers mois de cette année, montrant un rebond évident, ont révélé des données du ministère du Commerce publiées le 13 juin dernier.
Les données du BNS ont également montré que le commerce de la Chine avec les États-Unis représentait 13,7% du commerce total de la Chine en 2018, contre 14,3% en 1981.
« Les données ont montré que la Chine et les États-Unis sont toujours des partenaires commerciaux importants malgré leurs frictions commerciales, car les structures commerciales de ces deux pays sont fortement complémentaires », a souligné M. Wang.
Mais il a averti que l'impact des frictions commerciales mettrait du temps à se manifester davantage dans les statistiques, même s'il a ajouté « Je reste optimiste quant aux perspectives des négociations commerciales sino-américaines, car le gouvernement américain a peu de chances de se permettre d'aller trop loin dans la mauvaise voie ».
M. Xi a quant à lui également déclaré que la Chine avait déjà et continuerait d'élargir ses échanges commerciaux avec les marchés non américains afin de parvenir à un équilibre du commerce extérieur. Les échanges commerciaux entre la Chine et l'Union européenne ont ainsi représenté une part plus importante de l'ensemble des échanges commerciaux au fil des ans, leur pourcentage étant passé de 11,6% en 1981 à 14,8% en 2018.