Dernière mise à jour à 08h29 le 08/10
"Aujourd'hui, la Chine représente l'environnement idéal pour l'industrie du capital-risque", a souligné dans une interview récemment accordée à Xinhua Fiorenzo Manganiello, vice-président de la Banque Profil de Gestion, une banque privée de Genève spécialisée dans la gestion de patrimoine.
Pour lui, "la Chine possède un marché très captif composé d'une classe moyenne en plein essor dans laquelle les clients sont disposés à essayer de nouvelles technologies".
En Chine, l'entrepreneuriat est encouragé par le biais d'incubateurs et de fonds de capital-risque qui stimulent constamment les idées et les capitaux, estime M. Manganiello.
"Avec plus de 200 licornes (sociétés évaluées à plus d'un milliard de dollars, NDLR), le marché chinois bénéficie d'un écosystème fondé sur un grand nombre de talents", indique-t-il en ajoutant qu'avec l'augmentation du nombre d'étudiants en master et en doctorat, la Chine dispose d'un nombre important d'étudiants dans des domaines technologiques extrêmement demandeurs.
"La Chine est déjà à la pointe des technologies dans de nombreux domaines tels que l'intelligence artificielle, l'IoT (l'internet des objets, NDLR) et la robotique. L'adoption de la technologie au niveau B2C est déjà impressionnante. Je vois davantage d'opportunités potentielles dans le secteur B2B, notamment dans les domaines de la fabrication, des technologies agricoles et de la logistique", ajoute le vice-président de la BPDG.
Parlant de la logique d'investissement pour les investisseurs européens, il note que "la Chine est déjà un pays leader dans le domaine des technologies, de nombreuses entreprises sont toujours privées et entrent dans le dernier cycle de maturité. Cela signifie que dans les années à venir, de nombreuses entreprises technologiques rechercheront une introduction en bourse. Cela fournirait aux investisseurs de capital-risque un meilleur contrôle du risque et un court délai de liquidité".
"Outre le cycle positif, les investisseurs européens pourraient se positionner en tant qu'investisseurs stratégiques vis-à-vis des entreprises chinoises. Cela signifierait non seulement fournir des capitaux, mais également apporter la technologie en Europe et soutenir les sociétés avec leur connaissance du marché européen", dit M. Manganiello.
Par contre, il existe également des défis concernant le marché chinois. "Pour comprendre le marché, les fonds de capital-risque ont besoin de créer des structures appropriées et d'engager une équipe locale. Par ailleurs, la guerre commerciale actuelle et les tarifs américains représentent un événement potentiel qui pourrait refroidir l'intérêt des investisseurs européens en capital-risque", avertit l'expert.
A la question de savoir "comment l'industrie chinoise du capital-risque pourrait-elle prospérer et attirer des capitaux étrangers", le banquier répond : "Je crois sincèrement que les fonds locaux doivent s'associer à des fonds étrangers et créer conjointement des équipes d'investissement et investir conjointement sur les deux marchés. Cela permettrait d'attirer de plus gros investisseurs institutionnels".