Dernière mise à jour à 16h51 le 17/10
De nouvelles données douanières indiquent que les importations et les exportations de la Chine ont totalisé 23 000 milliards de yuans au cours des trois premiers trimestres de l'année, soit une augmentation de près de 3% par rapport à l'année précédente.
Les exportations ont augmenté de plus de 5%, tandis que les importations ont légèrement diminué. Mais les données pour le seul mois de septembre donnent un tableau différent, avec des exportations et des importations en baisse de 3% et 9%, respectivement.
Le professeur He Ping, de la faculté d'économie et de gestion de l'Université Tsinghua, pense que cela est compatible avec le transfert industriel en cours en Chine. Les provinces du centre et de l'ouest de la Chine ont une main-d'œuvre et des terres moins chères. Le commerce dans les provinces occidentales et centrales de la Chine a quant à lui augmenté de près de 12% et 12,4%, respectivement.
Le professeur He a également expliqué que « la production des clients y est beaucoup moins chère que dans les zones côtières. Je pense donc que la Chine connaît un transfert industriel des zones côtières vers les parties occidentale et centrale du pays. En fait, les données commerciales sont cohérentes avec cela ».
« La valeur des échanges commerciaux de la Chine pour les trois premiers trimestres est en hausse de 2,8% sur un an. Mais les importations ont diminué de 0,1% sur un an. » a-t-il ajouté. Les analystes ont attribué ces résultats médiocres à la faiblesse de la demande mondiale et à une escalade majeure de la guerre commerciale où l'on rend coup pour coup entre la Chine et les États-Unis.
Les données douanières ont également indiqué que l'Union européenne, l'ASEAN et les États-Unis étaient les trois principaux partenaires commerciaux de la Chine de janvier à septembre. La valeur totale des échanges commerciaux entre la Chine et les États-Unis a chuté de 10% d'une année sur l'autre pour atteindre environ 2 800 milliards de yuans de janvier à septembre. Les chiffres ont été publiés juste après que les deux parties ont conclu leurs derniers pourparlers la semaine dernière.
Les négociateurs ont déclaré avoir abordé des sujets tels que l'agriculture, la propriété intellectuelle et les transferts de technologie. Ils ont également affirmé que des « progrès substantiels » ont été accomplis. Cependant, les responsables des deux côtés ont aussi souligné qu'il restait encore beaucoup à faire avant de parvenir à un accord final.
Alors que les États-Unis entrent dans une année de campagne présidentielle, le gouvernement Trump subira des pressions en raison de son affaiblissement économique. C'est donc probablement le bon moment pour les Américains d'intensifier leurs négociations avec la Chine, estime le professeur He.
Alors, que faut-il faire à partir de maintenant pour s'assurer que les deux parties s'appuient sur l'accord de la phase 1 et désamorcent davantage les tensions ? Pour le professeur He, cette « phase 1 » est un bon début, mais cela ne signifie pas pour autant que l'économie mondiale est encore à l'abri.
« Je pense qu'à court terme, si vous portez attention aux détails de l'accord, la plupart des accords sur la demande américaine correspondent à ce que la Chine devrait faire pour les États-Unis. Je pense que les États-Unis répondent réellement à la demande chinoise. De quoi avons-nous besoin ? Je pense que Beijing a mentionné qu'à tout le moins les droits supplémentaires devraient être annulés à court terme. A long terme, je pense que les États-Unis ont probablement besoin d'un changement. Ils devraient notamment comprendre que le déséquilibre commercial n'a pas été causé par la Chine, mais probablement par le système commercial international ainsi que par le système monétaire international », a conclu le professeur He.