Les relations commerciales sino-françaises mises en valeur à l'occasion de la CIIE

Selon des dirigeants et des experts des deux pays, l'avenir des relations commerciales franco-chinoises sera fondé sur le commerce et la coopération diversifiée dans l'aviation, l'innovation numérique, les énergies nouvelles, la fabrication haut de gamme et le commerce des services. L'innovation numérique, les énergies nouvelles et l'aviation seront quant à eux parmi les secteurs que les deux pays s'efforceront d'améliorer

Bien que les économies chinoise et française aient été touchées par le protectionnisme au cours des deux dernières années, le degré d'interdépendance entre les deux reste stable dans les échanges bilatéraux, a indiqué Zhao Ping, directeur du département de recherche sur le commerce international à l'Académie du Conseil chinois pour la promotion du commerce international, basée à Beijing.

Le volume des échanges bilatéraux entre la Chine et la France a atteint 47,85 milliards de dollars au cours des trois premiers trimestres de 2019, soit une croissance de 5% sur un an. Entre-temps, d'après les données de l'Administration générale des douanes, la France est restée le quatrième partenaire commercial de la Chine après l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas au sein de l'Union européenne.

La Chine exporte principalement vers la France des machines de construction, des équipements de fabrication, des produits sidérurgiques, de l'électronique, des textiles, des vêtements et des appareils ménagers.

Outre les véhicules de tourisme et les aéronefs, le traitement de l'eau ainsi que les produits chimiques et pharmaceutiques, les exportations françaises vers la Chine incluent quant à elles des produits de la mode, de l'agriculture et des infrastructures énergétiques.

« La Chine continuera d'exporter des biens de consommation en échange de produits de haute technologie français tels que l'électronique, les avions de passagers, les automobiles et pièces détachées, et les équipements médicaux », a déclaré Ma Yu, chercheur à l'Académie chinoise du commerce et de la coopération économique internationaux. La plupart des importations des deux pays sont complémentaires, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas d'une concurrence directe ».

Outre le volume croissant de ses échanges, M. Ma a indiqué que le boom actuel de la consommation et de la modernisation industrielle de la Chine avait également attiré davantage d'investissements français en Chine dans les secteurs de la fabrication intelligente et des villes intelligentes, de l'économie numérique et de la vente au détail.

Devialet, spécialiste français des technologies de l'ingénierie acoustique, reconnu pour ses produits audio tels que les haut-parleurs haut de gamme, prévoit d'étendre sa présence dans plus de villes chinoises à long terme. La société, dont le siège est à Paris, a ouvert un concept store à Beijing et un magasin phare à Shanghai en septembre, dans le but de vendre davantage de produits audio en Chine, où une amélioration de la consommation est en cours depuis un certain temps déjà.

Franck Lebouchard, PDG de Devialet, a déclaré que sa société envisageait d'ajouter de nouveaux magasins à Shenzhen et à Guangzhou, deux métropoles de la province du Guangdong (sud de la Chine), afin d'étendre sa présence sur le marché dans cette partie de la Chine et d'attirer davantage de jeunes consommateurs via des événements culturels, musicaux et artistiques, ainsi que par des canaux en ligne.

« Ce qui nous a beaucoup intéressé, c'est qu'il y a trois ans, nous avons ouvert nos magasins à Singapour, à Tokyo, à Hong Kong et à Taipei. Et nous avons vu de nombreuses personnes de la partie continentale de la Chine venir acheter nos produits. Les villes de premier rang restent nos marchés prioritaires en Chine », a-t-il déclaré, ajoutant « Nous allons continuer à créer un équilibre entre les magasins physiques et les magasins numériques, car un grand nombre de consommateurs utilisent les smartphones pour explorer des projets ». Devialet fait actuellement environ 20% de ses ventes sur des plates-formes de commerce électronique chinoises, notamment Tmall et JD. Bénéficiant de plus de 160 brevets, la société exploite deux usines en France et vend ses produits dans 40 autres magasins à travers la partie continentale de la Chine.

Outre le marché de la consommation en forte croissance en Chine, le groupe industriel français TLD a établi son siège régional à Shanghai en août, grâce à un environnement propice aux affaires, particulièrement favorable aux entreprises de haute technologie, après quatre décennies d'activité en Chine.

Thomas Dorn, PDG de la société pour l'Asie, a déclaré que cette décision repose sur les connexions de transport faciles de la ville vers d'autres parties de la région Asie-Pacifique, la taille du marché chinois et l'offre suffisante de main-d'œuvre manufacturière dans la ville.

Selon Li Jin, chercheur en chef à l'Institut de recherche sur les entreprises de Chine de Beijing, la proposition de la Chine d'explorer la coopération avec des marchés tiers pourrait également présenter des avantages pour les pays occidentaux et les pays en développement impliqués dans le développement de l'initiative « la Ceinture et la Route », sans provoquer de conflits d'intérêts Des projets impliquant la Chine, la France et certains pays africains francophones en sont un exemple, estime-t-il.

Dans un contexte affecté par l'évolution de la situation mondiale et les incertitudes croissantes, l'initiative « la Ceinture et la Route » donne un nouvel élan à la reprise de l'économie mondiale, a de son côté déclaré Zhao Minghao, chercheur émérite au Centre chinois d'études sur le monde contemporain.

« L'amélioration des infrastructures, des transports, des soins de santé et de la fabrication numérique permettra non seulement de restaurer la force en développement de l'économie mondiale, mais également de créer de nouvelles opportunités pour le partenariat entre les entreprises chinoises et françaises », a-t-il affirmé.