Dernière mise à jour à 09h14 le 03/06
La Chine devrait continuer de dynamiser sa consommation, l'un des principaux moteurs de son économie, qui soutiendra non seulement sa propre économie mais contribuera à la reprise économique mondiale après la pandémie de COVID-19, a déclaré Jim O'Neill, l'économiste à l'origine de l'acronyme BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine).
M. O'Neill, président du groupe de réflexion Chatham House basé à Londres, a travaillé pendant près de 40 ans dans la finance internationale en tant qu'économiste pour plusieurs organisations financières internationales, avant de rejoindre la banque d'investissement Goldman Sachs où il est devenu économiste en chef.
Alors que la plupart des économies sont frappées de plein fouet par la pandémie de COVID-19 et verront leur produit intérieur brut (PIB) diminuer cette année, la Chine est également confrontée à de grands défis. En 2020, la Chine a pour objectif d'obtenir une victoire décisive dans l'établissement d'une société modérément prospère sous tous les aspects et l'éradication de la pauvreté.
M. O'Neill a admis qu'il serait difficile de cibler une croissance importante pour réaliser cet objectif, mais a noté que "tout dépend des consommateurs".
"Le gouvernement chinois doit s'assurer que ses consommateurs soient plus confiants et prospères", a-t-il souligné.
Selon Ning Jizhe, directeur du Bureau national des statistiques de Chine, la consommation demeure le principal moteur de croissance de l'économie chinoise avec une contribution de 57,8% à la hausse du PIB en 2019.
Pour compenser l'effet modérateur de la pandémie de COVID-19 sur la consommation, la Chine a mis en œuvre des politiques de grande ampleur : 70% des financements sont alloués à la hausse des revenus des habitants afin de relancer la consommation et dynamiser le marché.
La Chine est le principal moteur de l'économie mondiale depuis plusieurs années, notamment grâce à son immense marché domestique et au nombre de ses consommateurs, a rappelé M. O'Neill, ajoutant qu'il espère que la Chine continuera de jouer ce rôle dans la reprise économique mondiale après la crise du coronavirus.
Il a précisé que le rôle de la Chine dans la chaîne d'approvisionnement mondiale pourrait être plus complexe à la suite de la pandémie, mais que le pays ne serait pas inquiet d'une dissociation si "les consommateurs chinois réussissaient" car "le reste du monde voudrait prendre part à un tel avenir".
M. O'Neill a précédemment affirmé que les consommateurs constituaient le principal moteur de la mondialisation et que les consommateurs chinois assumeraient toujours ce rôle dans les années à venir.
Il a salué la réussite chinoise en matière de réduction de la pauvreté, la qualifiant de "plus grand succès économique positif dans le monde".
Il a été particulièrement impressionné par l'urbanisation rapide du pays et la montée de la classe moyenne chinoise.
"La Chine compte probablement au moins 350 millions de personnes qui jouissent des mêmes revenus annuels qu'une personne moyenne au Royaume-Uni", s'est-il réjoui, ajoutant qu'il est remarquable que ce développement se soit si vite réalisé.
"Ce serait formidable si beaucoup d'autres pays émergents très peuplés pouvaient obtenir ce succès", a-t-il déclaré.