La conférence sur la paix dite « Genève 2 » est sur le point de se tenir le 22 mars prochain en Suisse. Pour l'heure, nul ne peut dire quels résultats elle finira par être en mesure d'obtenir. Mais de toute façon, c'est déjà un succès : après près de trois années de guerre civile en Syrie, c'est la première fois que les parties opposées vont s'asseoir à la même table des négociations pour discuter de la manière de mettre fin à la crise politique prolongée dans laquelle est plongé ce pays. Et c'est précisément cette guerre civile en Syrie qui a coûté la vie à 130 000 personnes et fait des millions de déplacés.
Mais au sujet de cette réunion, les deux parties au conflit ont des positions différentes. Le gouvernement syrien espère jouer un rôle de premier plan dans le processus de transition politique. L'opposition veut quant à elle que Bachar al-Assad en soit exclu, et exige qu'il cède le pouvoir. Cette attitude des partis d'opposition a également jeté un voile d'incertitude sur la réunion. Néanmoins, comme le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon l'a dit fort justement, la seule voie permettant de mettre véritablement fin à la violence et à la souffrance est d'ouvrir un processus de règlement politique avec la participation de toutes les parties, et sous la conduite du peuple syrien. La guerre en Syrie est la plus grande menace pour la paix et la sécurité internationales. Il ne faut permettre à personne de renoncer à cette opportunité de mettre fin aux souffrances et aux destructions.
Oui, cette réunion doit avoir lieu, et des résultats doivent être obtenus. C'est comme cela qu'on donnera une chance à la paix, et c'est le résultat que le peuple syrien et les peuples du monde entier attendent. Quand on songe aux souffrances de la population syrienne, nul n'a le droit de trouver des excuses pour ne pas agir en faveur d'un bon déroulement de la réunion. Il ne fait aucun doute que le gouvernement chinois jouera quant à lui un rôle constructif pour obtenir des résultats positifs.
Actuellement, le gouvernement syrien fait preuve de bonne volonté dans l'accès des secours humanitaire, l'échange de prisonniers de guerre, le cessez-le-feu et d'autres questions, ce qui a permis de créer une bonne ambiance pour la future conférence de Genève.
Les Etats-Unis et la Russie sont les principaux organisateurs de la conférence. Les deux pays espèrent que les parties syriennes au conflit pourront obtenir quelques résultats par le biais du dialogue et de la concertation. La raison pour laquelle les États-Unis et la Russie espèrent contribuer à cette réunion, en plus de l'aspect humanitaire, est la prolifération du terrorisme en Syrie, qui est pour eux un motif d'inquiétude. Actuellement, les forces terroristes extrémistes dirigées par l'« État islamique en Irak et au Levant » et le « Front Al-Nosra » sont les plus puissantes. Leurs membres se livrent à des assassinats, des enlèvements, à toutes sortes d'atrocités, n'attendant que le désordre pour prendre le pouvoir. Leur ombre sinistre plane à présent sur les pays voisins de la Syrie, essayant d'étendre l'emprise d'Al-Qaida sur tout le Moyen-Orient. Compte tenu de cette situation, l'objectif de la réunion sera, en plus d'essayer de parvenir à la réconciliation entre le gouvernement et l'opposition, d'ouvrir un processus de transition, de tenter également de les réunir ensemble pour former un front uni de lutte contre le terrorisme. Si on y parvient, cela peut devenir un fait saillant et un résultat important de la réunion.
En bref, il y a énormément de raisons de demander aux participants de faire un effort énorme, et même de faire des compromis et des concessions afin de parvenir à un accord de paix acceptable pour toutes les parties, et d'ouvrir un processus de transition politique. Cela permettra la création d'un modèle complètement nouveau par rapport au « modèle libyen ». Nous pourrions tout aussi bien l'appeler « modèle syrien », c'est à dire utiliser des moyens politiques plutôt que la guerre pour résoudre les conflits entre les parties et les sectes dans un pays.
La résolution du problème syrien apportera également une contribution à la lutte contre le terrorisme intérieur dans les pays occidentaux. Selon les rapports des médias français, un inventaire fait récemment par les services de renseignement français a découvert que 250 Français et étrangers résidant en France sont allés en Syrie pour participer à la soi-disant « guerre sainte ». Il y a également 100 personnes déjà en route vers la Syrie, la plupart d'entre elles ayant été recrutées sur internet par des groupes extrémistes islamiques. En outre, en France, 150 personnes ont affiché leur intention d'aller combattre en Syrie, et 76 autres personnes sont déjà revenues du théâtre des opérations syrien. Du fait que ces gens ont été endoctrinés par une organisation terroriste, que beaucoup ont acquis une expérience du champ de bataille pendant la guerre en Syrie, un problème a surgi : comment ces gens vont se comporter après leur retour en France ? Si elles commencent à mener leur soi-disant « djihad » sur le territoire de la France métropolitaine, cela risque de provoquer de terribles scènes. Inutile de dire que les autorités françaises sont également inquiètes de ce genre de choses. Par conséquent, tant que le conflit en Syrie ne sera pas résolu, non seulement le peuple syrien continuera à souffrir, mais il est aussi à craindre que le monde entier ne connaisse pas la paix.
Quoi qu'il en soit, même si la deuxième conférence de Genève se tient comme prévu, du fait de l'écart important entre les positions des deux parties au conflit syrien, il y aura encore de nombreux problèmes à résoudre, et le chemin à parcourir sera encore difficile. Mais nous croyons que grâce aux efforts positifs et à la coordination de la communauté internationale, grâce aux négociations et aux compromis mutuels entre les parties au conflit syrien, le problème pourra être résolu, et l'avenir qui s'annoncera alors sera éclatant.
Auteur : Ren Yaqiu