Dernière mise à jour à 15h13 le 22/10
Les coupables ne peuvent pas vivre avec la vérité ; les victimes ne peuvent pas vivre sans elle.
Un rapport de 2 500 pages publié récemment par la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), présidée par le conseiller d'Etat Jean-Marc Sauvé, a révélé que depuis les années 1950, 21 600 enfants, dont la plupart étaient des garçons, ont été victimes d'abus sexuels de clercs au sein de l'Église catholique en France. Ce nombre grimpe même à 330 000 si l'on y ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l'Église (enseignants, surveillants, etc.).
Ce qui est derrière ce chiffre accablant, c'est le crime systémique des abus sexuels sur les enfants au sein de l'Eglise catholique en France. Sur une population générale de 115 000 prêtres ou religieux au total, 3 200 pédocriminels ont été recensés, et il s'agit d'une estimation minimale.
En France, les messagers de Dieu sont réduits à l'état de démons, et le lieu sacré a dégénéré en un club de pervers, rien de moins.
Pour se blanchir, l'Église a couvert ses crimes. « Il existe de la négligence, de la déficience, du silence et des dissimulations institutionnelles », a écrit M. Sauvé dans le rapport. Le sceau de la confession dans l'Église catholique est une excuse facile pour éviter les inspections et fuir les responsabilités. Les prêtres coupables étaient protégés plutôt que punis. « L'indifférence profonde, totale et même cruelle » est la seule chose que l'Eglise catholique a montré aux victimes.
Le gouvernement français est aussi indifférent que l'Église catholique. Malgré tous les cauchemars récurrents pendant ces 70 dernières années, les autorités françaises n'ont toujours pas réussi à intervenir efficacement contre la pédophilie et les abus sexuels endémiques dans l'Église. Pas un seul projet de loi visant à réglementer l'Église n'a été adopté par le Parlement français.
En revanche, la France semble avoir adopté une attitude sévère à l'égard des musulmans de France. En février, les législateurs français ont adopté un projet de loi intitulé « Respect des principes de la République », exerçant une pression sur les musulmans sur le partage des valeurs de la République, dans le but de renforcer la surveillance des mosquées, des écoles et des clubs sportifs afin de lutter contre « l'islamisme radical ».
Puisque le gouvernement français est capable de surveiller les « musulmans radicaux », pourquoi n'a-t-il pas pris de mesures significatives pour prévenir et arrêter les atrocités de masse commises par l'Église depuis des décennies ?
Le double standard du gouvernement français à l'égard des deux religions a mis à nu son hypocrisie et sa discrimination.
Dans un pays où les croyants catholiques représentent 60% de la population, de nombreux politiciens français ont tendance à rôder autour des scandales de l'Église. Les soi-disant valeurs républicaines, telles que le respect des droits de l'homme, ne sont que de la rhétorique au service de la politique. Aux yeux de nombreux politiciens français, les votes sont bien plus chers que les droits de l'homme, et apaiser l'Église et gagner son soutien sont bien plus importants que de mettre fin aux souffrances des mineurs, victimes d'abus sexuels.
Avec l'inaction et la connivence des autorités françaises, des crimes effroyables sont commis sans cesse et les tragédies se répètent dans un pays bien connu pour sa devise nationale Liberté, égalité, fraternité, et qui se targue d'être le champion des droits de l'homme.
Dans ce scandale totalement honteux, l'Église catholique en France a une dette envers les victimes, tout comme le gouvernement français.
Le président français Emmanuel Macron a promis de dévoiler la vérité et d'indemniser les victimes. Le monde entier regarde maintenant comment la France sera capable d'extirper la gangrène dans son corps et sa psyché.