Un sommet extraordinaire de deux jours de l'Union européenne (UE) sur le projet de budget communautaire pour la période 2014-2020 s'est terminé par un échec vendredi à Bruxelles, les dirigeants européens n'ayant pas pu s'accorder sur une proposition faite par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy.
Ce dernier a annoncé l'échec du sommet lors d'une conférence de presse en début de soirée, mais a estimé qu'il serait "possible" de trouver un accord début 2013 sur le budget européen.
Après les rencontres bilatérales de jeudi, premier jour de ce sommet extraordinaire, les dirigeants européens ont repris leurs travaux vendredi matin, mais n'ont pas pu trouver un terrain d' entente sur le projet présenté la nuit passée par M. Van Rompuy, qui a proposé une réduction de 80 milliards d'euros par rapport à la proposition initiale d'environ 1.000 milliards d'euros de la Commission européenne.
"Nous allons poursuivre les consultations dans les semaines qui viennent afin de trouver un consensus", a déclaré M. Van Rompuy, faisant remarquer que les discussions des deux jours entre les dirigeants européens "ont mis en évidence un degré suffisant de convergence potentielle pour aboutir à un accord".
Lors de la même conférence de presse, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a fait valoir la nécessité de parvenir à un compromis sur le budget pluriannuel de l'UE, avertissant que l'Union aurait des "coûts énormes" à supporter dans les domaines politique, économique et social en cas d'absence d'accord entre les 27 pays membres sur le futur budget communautaire pour 2014-2020.
L'enveloppe globale du budget de l'UE est fixée sur sept ans et constitue le principal mécanisme de redistribution au sein de l' Union. La proposition initale de la Commission européenne pour le futur budget septennal, estimée à environ 1% du PIB européen, représente une hausse de 5% par rapport à celui de la période 2007- 2013, ce qui a suscité une forte opposition des principaux contributeurs, qui sont contre toute hausse du budget de l'UE.
Les pays membres considérés comme pauvres de l'Union, dont le développement dépend à des degrés divers des allocations de la Commission, plaident toujours pour une hausse du budget communautaire.
La Grande-Bretagne, farouchement opposée à toute hausse du budget européen, réclame des coupes budgétaires beaucoup plus substantielles, alors que ses exigences sont partagées par quelques pays, dont la Suède et les Pays-Bas.
L'Allemagne, favorable à des coupes plus importantes que celles proposées par M. Van Rompuy, n'accepte pourtant pas les montants de réduction demandés par Londres.
La France, comme l'Allemagne, préconisant toujours des compromis, pense toutefois que l'enveloppe budgétaire proposée par M. Van Rompuy représente le maximum de ce que peuvent accepter les députés du Parlement européen.