Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a annoncé mardi matin, lors de la clôture de la conférence nationale de lutte contre la pauvreté, le renforcement et l'assouplissement de plusieurs aides sociales octroyées par l'Etat aux plus démunis en France.
M. Ayrault a notamment dévoilé deux mesures phares, à savoir la revalorisation du revenu de solidarité active (RSA) socle, prestation sociale dont bénéficient à l'heure actuelle 1,39 million de personnes dans le pays, ainsi que l'extension de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU), dispositif permettant la prise à charge à 100% des soins médicaux des plus pauvres.
Le RSA-socle doit connaître progressivement une hausse de 10% sur une période de cinq ans, afin que son montant finisse par représenter la moitié du salaire minimum (ou SMIC), contrairement à aujourd'hui où cette allocation ne s'élève qu'à 43% du SMIC.
"J'ai décidé de redresser la courbe de progression du RSA socle pour amener son niveau à 50% du Smic", a déclaré M. Ayrault. "Je souhaite que d'ici 2017, c'est-à-dire à la fin du quinquennat, il ait augmenté de 10%, en plus de l'indexation annuelle sur l'inflation, avec une première revalorisation dès septembre 2013", a poursuivi le chef du gouvernement français.
D'autres mécanismes d'aide sociale, comme l'allocation de soutien familial ou encore le contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) qui s'adresse aux jeunes, vont également être augmentés ou élargis. M. Ayrault a également annoncé la création en 2013 de huit mille places supplémentaires pour l'hébergement d'urgence.
"La pauvreté n'est pas une fatalité, la précarité n'est pas un fléau qui s'abat au hasard sur une partie de la population. Ce n'est pas non plus une marque d'infamie", a-t-il souligné, rappelant la volonté du gouvernement socialiste, qui a accédé au pouvoir en mai dernier, de "mettre fin à une décennie de stigmatisation et de fatalisme".
Cette conférence interministérielle consacrée à la pauvreté en France a réuni, deux jours durant, des représentants gouvernementaux ainsi que des experts et des acteurs associatifs dans le cadre de plusieurs tables rondes thématiques.
Les conclusions de cette rencontre, qui s'est déroulée au siège du Conseil économique, social et environnemental, au Palais d'Iéna à Paris, doivent contribuer à l'élaboration prochaine d'un plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale dans l'Hexagone.
8,6 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté monétaire (964 euros par mois), soit 14,1% de la population. "Un chiffre qui claque comme une gifle", a considéré lundi la ministre française des Affaires sociales, Marisol Touraine.