Le dirigeant en exil de la coalition de l'opposition principale, Moaz al-Khatib, a déclaré mercredi être prêt à entreprendre des pourparlers avec des représentants de l'administration syrienne, dans un effort visant à "modérer le bain de sang syrien" et à préparer la période de transition dans ce pays en proie aux conflits.
Ces commentaires étonnants ont paru sur la page Facebook de M. al-Khatib, où il se déclare "prêt à s'asseoir directement avec des représentants du régime syrien au Caire, à Tunis ou à Istanbul."
Le leader de l'opposition de 52 ans a affirmé en être arrivé à cette conclusion afin de mettre un terme à cette crise dans le pays, après des invitations récentes au dialogue de la part de l'administration syrienne.
"Les médias m'ont informé que le régime en Syrie invitait l'opposition au dialogue... et comme les citoyens syriens sont pris dans une crise sans précédent, et pour démontrer ma volonté de trouver une solution politique... je me déclare prêt à m'asseoir directement avec des représentants du régime," a-t-il affirmé.
Cependant, M. al-Khatib a établi deux conditions préalables à ces pourparlers, soit la libération de quelque 160 000 personnes détenues dans les prisons et les centres de renseignements du régime, et le renouvellement du passeport des Syriens dont les documents ont expiré à l'étranger.
D'ailleurs, dans une autre démonstration flagrante de la nature fragmentée de l'opposition, le Conseil national syrien, le plus grand groupe de la coalition dirigé par M. al-Khatib, a rejeté cette proposition, précisant n'avoir aucune intention de négocier avec un "régime criminel".
La coalition elle-même a mentionné que les propos de M. al-Khatib étaient de nature personnelle et ne reflétaient pas la position de la coalition.