Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé mercredi qu' un lien entre l'enlèvement des sept Français mardi au Cameroun et l' intervention française au Mali ne peut être établi pour l' heure.
"Non, on ne peut pas le dire", a déclaré mercredi matin sur France 2 M. Le Drian, interrogé sur un éventuel lien entre l' enlèvement des sept Français mardi au Cameroun, qui seraient maintenant au Nigéria, et l' intervention française au Mali démarrée le 11 janvier.
"Nous estimons que c' est la secte Boko Haram qui a procédé à l' enlèvement, mais on n' a pas encore la signature", a poursuivi le ministre.
Réitérant qu' "à l' heure actuelle" le lien n' est pas établi, M. Le Drian a néanmoins indiqué que les ravisseurs de mardi au Cameroun et les groupes terroristes au Mali "sont des groupes qui se réclament du même fondamentalisme, qui ont les mêmes méthodes", allant même jusqu' à élargir la comparaison avec les groupes actifs en Somalie et au Nigéria.
"Ce sont des groupes qui menacent notre propre sécurité. Ce sont des groupes qui veulent faire vivre une zone de non-droit entre la Guinée Bissau, le Golfe de Guinée et le Soudan, un très grand Sahel, qui est une zone où se passent tous les trafics", a analysé le ministre.
Cette zone "est utilisée par les fondamentalismes comme devanture pour faire passer une méthode terroriste et un mouvement qui peut ensuite agir en Europe. Donc c' est une situation qui est grave", a-t-il conclu.
Mardi, le président français François Hollande avait également été interrogé sur un éventuel lien entre l' enlèvement au Cameroun et l' intervention miliaire française au Mali.
"Je vois surtout l'implantation d'un groupe terroriste, Boko Haram en l'occurrence, dans cette partie-là du Cameroun, et c'est suffisamment inquiétant pour nous mobiliser", avait-il brièvement commenté.
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