Après l'enlèvement de sept touristes français, trois adultes et quatre enfants appartenant à une même famille, mardi matin à Dabanga, une localité de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun à la frontière avec le Nigeria, les autorités camerounaises annoncent le renforcement des mesures de sécurité en faveur des expatriés dans cette région et ailleurs.
Selon un communiqué du ministère de la Défense lu et remis mercredi à la presse à Yaoundé, "les forces de défense et de sécurité ont d'ores et déjà pris toutes les dispositions pour intensifier les mesures de sécurité au profit des expatriés, à l'endroit de ressortissants français, sur toute l'étendue du territoire et en particulier dans le grand nord Cameroun".
Les précisions d'ordre opérationnel communiquées décrivent la localité de Dabanga où le rapt a eu lieu avant que les otages soient conduits au Nigeria, comme une zone se trouvant "sur l'axe Maroua-Kousseri, où la route nationale n°1 longe la frontière à une distance de 30 mètres par endroits. La particularité de cette zone, c'est de se trouver dans une zone où le territoire camerounais manque de profondeur transversale (50 km)".
"En cette période de saison sèche (qui attire aussi les touristes au parc naturel de Waza où les sept Français venaient de séjourner avant leur enlèvement par des hommes armés à moto non identifiés, NDLR), les déplacements peuvent s'effectuer à l'intérieur comme à l'extérieur des axes routiers, favorisant ainsi la porosité des frontières", souligne en outre le communiqué reçu par Xinhua.
Il indique par ailleurs que cette zone, où sévissaient par le passé des bandes armées communément appelées "coupeurs de route", bénéficie d'une densification de mesures de sécurité particulières : brigades de gendarmerie, patrouilles pédestres et motorisées des unités des forces de défense, surveillances par voie aérienne.
De même, "les convois de véhicules, déplacements des expatriés et institutionnels sont systématiquement escortés à la demande".
C'est la première fois qu'une prise d'otages est déclarée dans cette partie du territoire camerounais. Outre l'identité des ravisseurs qui reste inconnue, aucune revendication du rapt des Français n'a été pour l'instant enregistrée. Sans avancer d'indices, l'armée camerounaise se contente d'annoncer des contacts au Nigeria pour la recherche de ces otages.
"Pour ce cas, l'on pense que cette famille française aurait été épiée à partir du campement de Waza, les ravisseurs ayant frappé à l'endroit le plus favorable à ce type de manœuvre, en s'exfiltrant en territoire nigérian par la suite", mentionne le communiqué publié mercredi à Yaoundé.