Le gouvernement syrien a dénoncé les récents propos de la France et du Royaume-Uni sur la possibilité d'armer les rebelles comme « une violation flagrante des principes du droit international », tandis que la Russie, par crainte des groupes rebelles radicaux, a mis en garde contre une telle mesure.
Dans un communiqué publié jeudi, les médias officiels syriens ont déclaré que les déclarations britanniques et françaises sur la livraison d'armes aux rebelles « s'inscrivent dans le cadre de l' implication flagrante des pays d'Europe, du Golfe et de la Turquie dans la crise syrienne, évoquant ouvertement l'envoi d'argent et d' arme à des groupes terroristes qui perpètrent des enlèvements et des meurtres et prennent pour cibles les infrastructures de Syrie ».
Ce communiqué syrien fait suite aux propos du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a déclaré jeudi que Paris et Londres armeraient l'opposition syrienne même si l'Union européenne (UE) refuse de lui donner un accord unanime.
Dans une interview à la radio France Info, M. Fabius a déclaré que les deux pays appelleraient leurs partenaires européens à accélérer la levée de l'embargo sur les armes en Syrie.
L'embargo sur les armes est un élément de l'ensemble de sanctions adoptées par l'UE à l'encontre de la Syrie. L'UE doit selon le calendrier prévu réviser cet embargo en fin mai.
La question des armes suscite inquiétudes et scepticisme chez les défenseurs des droits de l'Homme et d'autres puissances internationales comme la Russie, dont le ministère des Affaires étrangères a réagi en déclarant que les livraisons d'armes destinées à l'opposition syrienne finiraient entre les mains « de terroristes ».
Le 6 mars, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont invité l'opposition syrienne à occuper pour leur réunion le siège auparavant occupé par la Syrie, et donné leur feu vert à la livraison d'armes par les pays membres de ce bloc à l'opposition syrienne.