Plusieurs pays ont déclaré qu'ils n'envisageaient pas pour le moment d'évacuer leurs ambassades ou missions diplomatiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) malgré un avis de la RPDC les appelant à un tel retrait.
Le ministère des Affaires étrangères de la RPDC a informé vendredi un certain nombre d'ambassades étrangères et représentants d'organisations internationales que les autorités ne pourraient garantir la sécurité des ambassades et des organisations internationales en cas de conflit.
La Russie a pris note de cette proposition, a affirmé Denis Samsonov, l'attaché de presse de l'ambassade de Russie à Pyongyang, cité par l'agence de presse Itar-Tass.
Toutefois, aucune décision n'a encore été prise et l'ambassade de Russie va continuer de fonctionner normalement pour l'instant, a-t-il ajouté.
Les diplomates "surveillent étroitement" la situation à Pyongyang et sur l'ensemble du territoire de la RPDC ainsi que les déclarations faites par les dirigeants du pays, a poursuivi M. Samsonov.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a indiqué que Moscou cherchait actuellement à clarifier tous les facteurs liés aux autres pays impliqués dans les pourparlers à six avant de prendre une décision sur une éventuelle évacuation de la mission diplomatique russe.
De son côté, la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland a déclaré que Washington prendrait des "précautions" et ferait preuve de prudence étant donné l'accroissement des tensions sur la péninsule coréenne.
"Nous avons contacté la Suède, notre puissance protectrice en RPDC, car évidemment, si les Suédois étaient amenés à changer leur situation, nous aurions à en informer les citoyens américains en RPDC", a indiqué vendredi Mme Nuland lors d'un point de presse.
Elle a ajouté que l'ambassade des Etats-Unis à Séoul avait diffusé jeudi un message indiquant qu'aucune information "spécifique" ne suggérait de "menace imminente" pour les ressortissants américains ou installations américaines en Corée du Sud.
La Grande-Bretagne n'a pas non plus l'intention d'évacuer son ambassade de RPDC pour le moment. "Nous consultons nos partenaires internationaux au sujet de ces évolutions. Aucune décision n'a été prise, et nous n'avons aucun plan immédiat d'évacuation de notre ambassade", a déclaré le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères.
De façon similaire, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Philippe Lalliot a déclaré que la France n'envisageait pas d'évacuer ses ressortissants de RPDC.
Il a indiqué que la situation était prise au sérieux et que les représentants français coopéraient étroitement avec leurs partenaires européens sur place ainsi qu'avec les agences des Nations Unies.
M. Lalliot a souligné que la France continuait d'examiner avec la plus grande vigilance l'évolution de la situation sur la péninsule coréenne, ainsi que les mesures destinées à garantir la sécurité de ses ressortissants
Le Brésil va également maintenir ouverte son ambassade à Pyongyang pour le moment.
"Nous sommes évidemment préoccupés par la situation en RPDC. Nous sommes en contact permanent avec notre ambassadeur Roberto Colin", a indiqué le ministre brésilien des Affaires étrangères Antonio Patriota.
La réaction est semblable aux Nations Unies. L'ONU ne prendra aucune mesure pour l'instant pour évacuer son personnel international en RPDC, a déclaré vendredi le porte-parole Martin Nesirky.
Au total 36 membres de personnel international et 21 employés locaux travaillent pour sept agences ou programmes onusiens en RPDC.