L'avocat de l'ancien ministre français délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, a démenti dimanche l'information rapportée le même jour par la télévision suisse romande selon laquelle son client aurait tenté de déposer 15 millions d'euros sur un compte suisse en 2009.
Cette information "n'est pas crédible sur le plan du bon sens", a indiqué dimanche au journal Le Monde l'avocat de M. Cahuzac, Jean Veil, en réaction aux allégations de la radio-télévision suisse (RTS).
Sur son site Internet, la RTS indiquait en effet dimanche que "l'ancien ministre du Budget français Jérôme Cahuzac aurait tenté de déposer 15 millions d'euros à Genève dans un établissement bancaire genevois, en 2009, selon les sources bancaires recueillies par la rédaction de la RTS".
Mais "l'établissement, qui était l'un des dépositaires de Reyl et Co, aurait refusé, par crainte de complications ultérieures, Jérôme Cahuzac étant une personnalité exposée politiquement", précisait le texte.
Pour ce qui est des montants connus de la justice, "le procureur genevois Yves Bertossa estime que 'la documentation saisie tend à confirmer les explications de Jérôme Cahuzac', qui faisait état, dans ses aveux publics, d'une somme de 600 000 euros", toujours selon la RTS.
Par ailleurs, le quotidien zurichois Tages-Anzeiger a publié samedi une information selon laquelle M. Cahuzac aurait fourni à la banque suisse Julius Baer, où il détenait ses avoirs, un "certificat fiscal falsifié" attestant que l'argent avait été déclaré auprès du fisc français. Cette manœuvre lui aurait permis de transférer ses avoirs à Singapour en 2009, année où la Suisse a accepté de fournir des informations à plusieurs pays pour lutter contre l' évasion fiscale.
Deux semaines après avoir démissionné de son poste de ministre du Budget, M. Cahuzac a avoué mardi 2 avril avoir détenu des comptes bancaires en Suisse et à Singapour après en avoir nié l' existence pendant près de 4 mois, ce qui lui a valu le jour-même une mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale.