Une série d'attentats à la voiture piégée et de fusillades ciblant principalement des chiites dans différentes régions d'Irak a fait lundi au moins 61 morts, dont plusieurs pèlerins iraniens, et quelque 200 blessés, apparemment dans une tentative pour alimenter les luttes interconfessioinnelles entre les Irakiens.
Les plus fortes violences ce lundi ont eu lieu à Bagdad, capitale du pays, où huit voitures piégées et une bombe placée en bord de route ont explosé en frappant des arrêts de bus, des marchés et d'autres lieux fréquentés dans les faubourgs à majorité chiite de la ville, faisant au total 12 morts et près de 109 blessés.
À Bassorah, plateforme pétrolifère d'Irak située à environ 550 km au sud de Bagdad, 11 personnes ont été tuées et 35 auters blessées lors de l'explosion presque simultanée de deux voitures piégées dans la partie ouest de la ville.
Ailleurs, une bombe placée en bord de route a explosé au passage d'un groupe paramilitaire soutenu par le gouvernement et connu comme sous le nom du Conseil de l'Éveil, à Samarra à quelque 110 km au nord de Bagdad, tuant deux combattants et en blessant 18, a déclaré à Xinhua une source policière sous le couvert de l' anonymat.
Les combattants de ce groupe sunnite étaient rassemblés près d'une base de l'armée irakienne pour toucher leurs salaires lorsque la bombe a explosé, ont indiqué ces sources.
Les attentats de ce lundi surviennent dans un contexte d' escalade des tensions interconfesionnelles entre communautés sunnite et chiite, tensions qui sont à leur plus haut niveau depuis le retrait des troupes américaines du pays en fin 2011. Depuis cinq mois, les musulmans sunnites manifestent pour protester contre le gouvernement chiite dans les provinces sunnites et dans les quartiers sunnites de Bagdad.
Les sunnites accusent le gouvernement de les marginaliser, et affirment que les forces de sécurité irakiennes, à majorité chiite, arrêtent et torturent leurs enfants sans discrimination.
Les attentats meurtriers en Irak ont amené le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki à promettre de réformer les programmes de sécurité et d'apporter des changements dans les forces de sécurité.
« Nous sommes maintenant sur le point d'apporter des changements aux grades intermédiaires et élevés, ainsi qu'aux programmes (de sécurité) », a déclaré M. Maliki aux journalistes lors d'une conférence de presse à l'issue de ces attentats.