Le président français François Hollande a confirmé vendredi matin, dans un discours prononcé à l'Institut des hautes études de la Défense nationale (IHEDN), les 24.000 suppressions de poste au sein de l'armée française d' ici à 2019, prévues dans le Livre blanc sur la sécurité et la défense paru récemment.
"Au terme de la loi de programmation militaire 2014-2019, les effectifs du ministère seront réduits de 24.000 hommes supplémentaires pour atteindre des effectifs de l'ordre de 250.000 personnels de la défense", a annoncé M. Hollande devant un parterre d'étudiants et de hauts gradés.
Cette réduction des effectifs militaires, qui correspond à environ 10% du total des personnels de l'armée, est évidemment justifiée par les économies budgétaires imposées par Bruxelles à la France.
Néanmoins, M. Hollande a indiqué que "l'effort" pour la défense de l'Hexagone serait "maintenu à son niveau actuel", ce qu'avait concédé le gouvernement, lors de l'élaboration de la loi de programmation militaire, en promettant aux responsables de la défense, méfiants, "un budget constant jusqu'en 2020".
"Le budget sera fixé en 2014 à 31,4 milliards d'euros, c'est-à-dire exactement le même montant qu'en 2012 et en 2013. Pour l'ensemble de la période 2014-2025, cela représentera 365 milliards d'euros, dont 179,2 milliards d' euros pour la période 2014-2019", a détaillé le président.
C'est la première fois que le chef d'Etat français s'exprime devant des membres de l'armée française depuis la publication fin avril du Livre blanc sur la sécurité et la défense, document définissant les grandes lignes de stratégie militaire du pays.
Le choix de cet établissement prestigieux, fondé en 1936 et abrité dans les locaux de l'Ecole militaire, dans le 7e arrondissement de Paris, n'est pas anodin. Il reflète l'attention accordée par le président Hollande, en sa qualité de chef des armées, à l'avis des officiers supérieurs des forces armées françaises.
Cette marque d'intérêt et de prévenance pourrait asseoir davantage la popularité du chef d'Etat socialiste auprès de ses élites militaires, qu'il avait déjà partiellement conquises par son implication lors du lancement et du déroulement de l'opération militaire Serval au Mali, en janvier dernier.