La France "prend au sérieux" les menaces d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), a déclaré mardi à Paris le président français François Hollande, soulignant que la France a déjà infligé des "pertes considérables" à l'AQMI par l'intervention au Mali.
François Hollande a tenu ces propos en répondant à une question de journaliste, au cours d'un point de presse conjoint à l'Elysée avec le président polonais Bronislaw Komorowski.
"Mais les réseaux d'AQMI existent en dehors du Mali. Nous considérons donc qu'il nous faut poursuivre l'intervention au Mali pendant le temps nécessaire – même s'il y a une réduction de notre présence – et maintenir une vigilance autour du Mali pour continuer à lutter contre le terrorisme. Nous avons aussi à protéger nos installations. C'est ce que j'ai donné comme instruction pour que nous ne puissions pas être victimes de je ne sais quelle opération d'AQMI", a ajouté le chef d'Etat français.
"Je rappelle – sans avoir de lien à établir – qu'il y a eu un attentat contre nos intérêts à Tripoli. Donc la menace terroriste n'a pas disparu. C'est pourquoi nous voulons qu'elle puisse être combattue par l'ensemble des Européens et il y aura une réunion très importante sur le Mali le 15 mai à Bruxelles. Je rappelle aussi que le Conseil européen évoquera les questions de Défense à la fin de l'année 2013", a poursuivi François Hollande.
Dans une vidéo datée du 25 avril et mise en ligne mardi, Abou Obeida Youssef Al-Annabi, chef du conseil des notables d'AQMI, exhorte "les musulmans dans le monde entier" à "attaquer les intérêts français partout, car ce sont des cibles légitimes".
Depuis quelques semaines, la France a commencé le retrait de ses 4 500 militaires engagés sur le sol malien et le passage de relais aux troupes de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), composée de 6 300 hommes. La France a annoncé qu'un millier de ses soldats resteraient au Mali au-delà de 2013, pour soutenir en cas de besoin les forces de maintien de la paix de de l'ONU appelées à remplacer la Misma.