La péninsule coréenne peut enfin souffler après des mois de tensions depuis lundi matin, la reprise du dialogue entre la RPDC et la Corée du Sud étant perçue comme un signe encourageant sur la péninsule coréenne.
Après des mois de tensions et de paroles belliqueuses, la République populaire démocratique de Corée et la Corée du Sud (République de Corée) ont convenu de tenir cette semaine leur première réunion de haut niveau depuis six ans.
Les médias des deux pays ont confirmé que la réunion entre les deux gouvernements aura lieu à Séoul mercredi et jeudi.
Selon les médias, "la normalisation des opérations dans la zone industrielle de Kaesong, la reprise des activités touristiques sur les monts Kumgang et le rapprochement des familles séparées et d'autres problèmes humanitaires" pourraient faire partie des dossiers abordés pendant les discussions.
Il est à noter que les deux délégations seront dirigées par des officiels des ministères des deux pays qui ont l'expérience et l'autorité requises pour résoudre les épineuses problématiques de la péninsule, ce qui laisse penser que la réunion s'attardera davantage sur le fond que sur la forme.
Rome n'ayant pas été construite en un jour, il reste à régler des différends qui remontent à plusieurs décennies de séparation et d'hostilités de part et d'autre de la frontière intercoréenne avant que la tempête ne se dissipe vraiment.
Aucun observateur ne s'attend à ce que la réunion de cette semaine transforme instantanément les vieux ennemis en partenaires en bons termes, mais il n'en demeure pas moins que cette décision émanant des deux côtés de la frontière constitue un signe encourageant alors que Séoul et Pyongyang viennent de passer des mois à s'insulter mutuellement.
La Chine, pour qui la paix sur la péninsule représente un enjeu critique, est ravie d'apprendre que ses deux voisins sont prêts à renouer le dialogue après les avoir elle-même appelé à calmer le jeu, comme l'ont répété à maintes reprises les officiels chinois.
Pourtant, la paix et la stabilité ne servent pas uniquement les intérêts de la Chine. Une amélioration des relations intercoréennes profiterait bien-sûr principalement aux nations de la péninsule, mais aussi aux autres pays qui ont des intérêts dans la région, en particulier le Japon, les Etats-Unis et la Russie.
Toutes ces nations doivent ainsi fournir des efforts pour faire avancer le dialogue entre les deux Corées.
Les Etats-Unis, qui n'ont pas toujours été exemplaires en matière d'apaisement des tensions sur la péninsule, se doivent de trouver une façon de traiter avec Pyongyang en réduisant la méfiance réciproque.
Quant au Japon, ses politiciens de droite feraient bien d'atténuer leurs provocations envers la RPDC et apprendre à se comporter comme les représentants d'une puissance constructive dans la région.
En bref, la Chine, les Etats-Unis, la Russie, le Japon et la Corée du Sud et la RPDC doivent travailler ensemble à relancer les pourparlers à six en suspend depuis si longtemps, qui demeurent la seule plateforme envisageable pour résoudre le problème nucléaire de la péninsule coréenne, mais aussi pour construire un cadre sécuritaire durable en Asie du nord-est.