Le Marché commun du Sud (Mercosur) a indiqué vendredi que ses pays membres rapatrieront leurs ambassadeurs d'Europe en signe de protestation contre le détournement du vol du président bolivien Evo Morales.
La décision a été prise dans un communiqué publié par les présidents d'Argentine, du Brésil, d'Uruguay et du Venezuela ainsi que par le président Morales, qui a pris part au sommet du bloc à Montevideo.
Les présidents ont exprimé leur "profond désaccord face aux actions des gouvernements de France, du Portugal, d'Espagne et d'Italie, qui n'ont pas permis" à l'avion de M. Morales de survoler ou d'atterrir sur leur territoire.
"Il ne s'agissait non seulement d'un acte sans fondement, discriminatoire et arbitraire, mais également d'une violation flagrante du droit international," qui a mis la vie du président bolivien en danger, selon le communiqué.
M. Morales et son équipe sont rentrés en Bolivie mercredi à partir de Moscou, où le président avait pris part à une rencontre entre pays producteurs de gaz à l'issue d'un trajet de 17 heures.
Au cours du vol, la France, le Portugal, l'Italie et l'Espagne ont interdit l'accès à l'avion du président bolivien, soupçonnant que l'ancien contractant du service de renseignements américain Edward Snowden se trouvait à bord. L'avion a ensuite été contraint d'atterrir à Vienne, où il est resté pendant au moins 14 heures.
L'attitude de ces pays "constitue une grave infraction, non seulement à l'endroit de l'Etat de la Bolivie, mais également à l'endroit du Mercosur," ajoute le communiqué.
Les membres du Mercosur ont appuyé la dénonciation de l'incident présentée par la Bolivie au bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
Le Mercosur logera également "une plainte formelle auprès de chacun de ces pays, exigeant une explication et des excuses," selon le communiqué.