Le président américain Barack Obama a déclaré dimanche que l'accord qui venait d'être conclu pour débarrasser la Syrie de son arsenal chimique représentait une "leçon" pour l'Iran quant à une possible résolution diplomatique de l'impasse nucléaire entre Washington et Téhéran.
Dans une interview lors de l'émission d'ABC "Cette semaine avec George Stephanopoulos", Obama a expliqué que la combinaison d'une menace crédible d'usage de la force, associée à des efforts diplomatiques rigoureux, mènera à un accord pour résoudre la crise du programme nucléaire iranien.
Les Etats-Unis et la Russie sont parvenus à un accord samedi à Genève pour placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international et les détruire avant le milieu de 2014, afin d'éviter une frappe militaire américaine sur le pays déchiré par la guerre.
L'accord, auquel sont parvenus le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, a été obtenu après que l'administration Obama a fait campagne de manière intensive auprès du Congrès pour autoriser l'usage de la force contre la Syrie suite à l'attaque chimique présumée de cette dernière dans les environs de Damas le 21 août, attaque qui aurait tué plus de 1400 personnes selon les Etats-Unis.
L'administration Obama a également menacé d'utiliser la force pour contrecarrer ce qu'elle considère comme une tentative d'obtention de l'arme nucléaire par l'Iran au travers de son programme nucléaire controversé, programme que Téhéran insiste à décrire comme ayant pour seul but la recherche scientifique et l'utilisation pour l'énergie civile.
Obama a indiqué que le programme nucléaire iranien était une "question plus large" que la question des armes chimiques, parce que la menace que représente un Iran nucléaire pour Israël "est beaucoup plus proche de nos intérêts centraux," et parce qu'une course à l'arme nucléaire dans la région serait "profondément déstabilisante."
"Mon sentiment est que les Iraniens sont conscients qu'ils ne devraient pas, du fait que nous n'avons pas frappé cette fois, tirer comme leçon que nous ne frapperons pas l'Iran. D'un autre côté, ce qu'ils devraient tirer comme enseignement de cette leçon est qu'il y a la possibilité de résoudre ces questions de manière diplomatique," a expliqué Obama.
Obama a révélé qu'il avait eu des échanges par lettre avec le président iranien nouvellement élu Hassan Rohani, ajoutant cependant que les négociations avec les Iraniens "étaient toujours difficiles."
"Je ne pense pas que le fait qu'il y ait un nouveau président va subitement rendre la situation plus simple. Mais vous savez, mon point de vue est que si vous avez à la fois une menace crédible d'usage de la force, associée à des efforts diplomatiques rigoureux..., vous pouvez parvenir à un accord," a souligné Obama.