Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a donné le coup d'envoi lundi matin de deux jours de consultation sur la grande réforme fiscale qu'il ambitionne d'entreprendre, en recevant à Matignon les représentants des syndicats et du patronat français.
Le chef du gouvernement français a commencé cette grande concertation par un entretien avec le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly. Les principaux porte-parole des organisations syndicales et patronales sont attendus lundi et mardi pour faire entendre leur avis sur ce chantier colossal de remise à plat de la fiscalité de l'Hexagone.
M. Ayrault doit ensuite rencontrer, en fin de semaine, les présidents des deux chambres du Parlement français, mais aussi les groupes parlementaires de la majorité de gauche et de l'opposition de droite.
Au cours de ces concertations, il devrait notamment être question des nombreuses niches fiscales ou mesures dérogatoires actuellement en vigueur, qui représentent un manque à gagner de près de 80 milliards d'euros pour les finances publiques.
Il s'agit également de simplifier l'imposition sur le revenu, qui s'appuie en France sur deux prélèvements, à savoir l'impôt sur le revenu (IR) et la contribution sociale généralisée (CSG).
La porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, a salué lundi matin sur la radio France Inter comme "intéressant et inédit" le choix du Premier ministre d'associer au débat les partenaires sociaux ainsi que les différents groupes politiques du pays.
Mme Vallaud-Belkacem s'est aussi félicitée de l'intérêt accordé à l'efficacité de l'imposition "au service de la croissance et de la relance de l'emploi". "Il sera donc question de compétitivité, d'impôt sur les entreprises aussi bien que sur les ménages, mais aussi bien d'économies sur les dépenses publiques", a-t-elle détaillé.
M. Ayrault avait précisé, dans une interview publiée la semaine dernière par le journal économique Les Echos, que la remise à plat du système fiscal se ferait "à prélèvements obligatoires constants", soit sans baisse ni hausse des taux d'imposition.