Depuis le début de novembre, 40 radars routiers ont été vandalisés en Bretagne, dont la moitié sont hors d'usage, a annoncé dimanche la préfecture de Bretagne dans un communiqué.
"Ces radars seront remplacés", a indiqué le préfet Patrick Strozda, précisant que le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls lui a personnellement donné des consignes pour qu'une surveillance particulière soit mise en place dans les quatre départements pour soit prévenir ce type d'infraction, soit interpeller les auteurs.
Dans la nuit de samedi à dimanche, au lendemain d'une journée de manifestation contre l'écotaxe, trois radars routiers ont été incendiés dans le département des Côtes d'Armor, en Bretagne. Dans ce département, où un radar avait déjà été incendié samedi soir près du portique écotaxe de Jugon-les-lacs lors d'une manifestation, des radars ont été incendiés dans la nuit à Maroué, sur la D14, à Planguenoual (D791) et à Plouvara (D7). Les incendies ont eu lieu entre 0h35 et 1h47.
En lle-et-Vilaine, deux radars situés à Goven et Saint-Jean-de- Vilaine ont été "dégradés" et trois personnes interpellées.Ces interpellations sont, selon le préfet de Bretagne, la preuve de l'efficacité du renforcement de la surveillance.
Par ailleurs, cinq portiques écotaxe ont été détruits ou démontés en Bretagne ces dernières semaines. Le ministère des Transports a estimé que le coût des réparations est entre 500 000 et 1 million d'euro par portique. Le coût moyen d'un radar est de 30 000 euros, a indiqué le préfet.
Malgré sa suspension par le gouvernement, l'écotaxe, cette taxe pour les poids lourds censée entrer en vigueur le 1er janvier 2014, continue de provoquer le mécontement. La fronde, partie de Bretagne, s'est étendue ce samedi dans plusieurs régions de France. Des mobilisations interviennent alors que le gouvernement envisage de mettre en application la mesure au 1er juillet 2014, selon les informations obtenues par le journal Le Monde.
Au lendemain de nouveaux rassemblements contre l'écotaxe en Bretagne et dans le reste de la France, l'ancienne candidate du Parti socialiste à l'élection
présidentielle, Ségolène Royal, a estimé dimanche que la fronde des "bonnets rouges" en Bretagne relevait de la "révolte citoyenne, une demande de compréhension de l'état du pays et de la façon dont on s'en sort."
Ce mouvement est également pour elle "une demande de sens : à quoi servent les différents sacrifices qui sont demandés ? Quand ces sacrifices vont-ils porter leurs fruits ? Sont-ils répartis avec justice ?", a-t-elle déclaré au cours de l'émission "Le supplément politique" sur Canal+.