La victoire du candidat du Front national (FN, extrême-droite), Laurent Lopez, au second tour de l'élection cantonale partielle, qui se sont déroulées dimanche à Brignoles, dans le Var (sud-est de la France), a eu l'effet d'un coup de semonce pour la classe politique française.
Le vainqueur de ce scrutin permettant d'élire les conseillers généraux, qui siègent au Conseil général administrant chaque département en France, s'est aussitôt félicité de cette "divine surprise", ayant obtenu une claire majorité avec 53,9% des voix contre 46,1% pour son adversaire de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, droite), Catherine Delzers.
"Je suis très heureux, c'est un score sans ambigüité", a souligné le vainqueur de cette élection partielle à la portée très symbolique, qui fait craindre aux partis de droite comme de gauche une montée du vote FN dans l'Hexagone.
"Je pense à mes électeurs, les bannis, les opprimés, les oubliés, le peuple des modestes qui n'a jamais été pris en compte par l'UMPS (soit le PS et l'UMP qui sont toujours renvoyés dos à dos par le FN) ", a encore lancé M. Lopez.
Le parti d'extrême-droite aux accents populistes semble ainsi asseoir son influence dans cette région du Sud-Est, où il est déjà bien implanté, voire sur l'ensemble du territoire français.
En effet, le taux de participation a grimpé entre les premier et second tours, passant de 33,40% à 47,47%, ce qui reflète une forte mobilisation des électeurs FN.
Le président socialiste français François Hollande, actuellement en visite officielle en Afrique du Sud, a réagi lundi aux résultats de cette cantonale très suivie, en appelant son gouvernement à obtenir des résultats satisfaisants pour les Français "sur l'emploi, sur la croissance, sur la sécurité, sur la solidarité".
"Aujourd'hui les Français sont en droit de demander, même d'exiger, qu'il y ait des traductions de ce qu'ils ont consenti pendant ces derniers mois, et l'action du gouvernement doit être entièrement tournée vers ces objectifs", a-t-il estimé.
Le principal parti de droite en France, l'UMP, a rejeté la responsabilité de la défaite de leur candidate à Brignoles sur la gauche, qui a été élue au pouvoir en mai 2012. "Dix-huit mois de François Hollande ont mis le Front national à un niveau qu'il n'avait jamais atteint", a notamment considéré dimanche soir le sénateur UMP Gérard Longuet.