Le président de la France, François Hollande, qui a prononcé mardi un discours lors du débat général de la 68ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, a appelé à une implication plus forte et plus rapide de la communauté internationale dans les conflits internationaux, tout en se disant favorable à un renforcement des moyens d'action de l'ONU pour y parvenir.
"L'honneur de l'ONU, c'est d'agir là où la liberté des peuples est bafouée, là où les droits fondamentaux sont compromis, là où l'extrémisme met en cause la sécurité internationale", a lancé dans un discours, lors M. Hollande, pour qui la situation en Syrie exige une action de la part de la communauté internationale.
Déplorant les 120.000 victimes faites au total par le conflit dans ce pays, dont 90.000 rien qu'au cours de l'année écoulée, le président français a fait observer qu'un quart de sa population était actuellement déplacée et que les réfugiés syriens étaient désormais deux millions.
"Le 21 août dernier, à Damas, le pire a été atteint avec l'utilisation d'armes chimiques contre des civils, des femmes et des enfants", s'est indigné M. Hollande, en rappelant que cette violation des traités internationaux a été vérifiée de manière "sûre et incontestable" par les inspecteurs de l'ONU.
Préoccupé par la menace que le prolongement de la crise syrienne fait peser sur la stabilité de pays voisins, en particulier la Turquie, la Jordanie et le Liban, le chef de l'Etat français a rappelé que "la France a voulu une réaction forte pour répondre à ce crime ignoble et dissuader le régime de Bachar al-Assad de commettre de nouveaux massacres", estimant que cette pression a d'ores et déjà produit des premiers résultats positifs.
En outre, M. Hollande a plaidé pour que le texte du projet de résolution sur la vérification et la destruction des stocks chimiques en Syrie, qui circule actuellement au Conseil de sécurité, ouvre la possibilité pour celui-ci de se saisir à tout moment de cette question. Selon lui, le texte doit se placer sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui prévoit le recours à la force, en cas de non-respect des engagements syriens.
Par ailleurs, M. Hollande a salué certaines avancées dans la stabilisation du Moyen Orient, en particulier la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens en vue d'aboutir à une paix durable, dont il a précisé qu'elle "passe par la coexistence de deux Etats de part et d'autre de frontières sûres et reconnues".
Le président français s'est également félicité des déclarations récentes du nouveau président iranien Hassan Rohani, porteuses d'évolutions importantes dans le dossier nucléaire, qui "piétine depuis dix ans". "La France attend de l'Iran des gestes concrets qui témoignent de la volonté de ce pays de renoncer à son programme nucléaire militaire, même s'il a évidemment le droit de poursuivre son programme civil", a dit M. Hollande.
«Le Moyen-Orient hélas n'est pas la seule région du monde qui doit nous mobiliser. L'Afrique est la proie du terrorisme. L'attaque barbare de Nairobi nous le confirme tragiquement", a poursuivi le président français, citant également, outre le Kenya, le cas de la Somalie.
Exhortant la communauté internationale à aider les Etats africains à se protéger, M. Hollande a rappelé que la France organisera en ce sens, à la fin de l'année, un sommet pour la paix et la sécurité en Afrique dont l'objectif sera "de permettre l'encadrement et la formation des armées africaines et de lutter contre la piraterie et le trafic de drogue".
La meilleure arme de lutte contre le terrorisme est l'action en faveur du développement, a jugé M. Hollande, soulignant que "la pauvreté, le chômage et les inégalités fournissent le terreau le plus propice au terrorisme et à la violence".
En conclusion, le président français a rappelé que "notre crédibilité repose sur notre capacité à intervenir vite et efficacement pour faire respecter le droit international, défendre les libertés, promouvoir le développement, et préserver les générations futures".