Des milliers de lycéens ont investi jeudi les rues de Paris afin de manifester leur colère et leur solidarité avec leurs camarades sans-papiers récemment reconduits à la frontière.
Les élèves d'au moins quinze établissements parisiens, notamment Victor-Hugo (3e arrondissement), Charlemagne et Sophie-Germain (4e), Maurice-Ravel et Hélène-Boucher (20e), ont bloqué l'accès à leurs lycées, décrétant une grève en signe de soutien à deux jeunes lycéens expulsés.
Il s'agit d'une Kosovare mineure, Leonarda Dibrani, ainsi que d'un élève arménien du lycée parisien Camille-Jénatzy, Khatchik Kachatryan, âgé de 19 ans, qui ont tous les deux été récemment reconduits à la frontière.
Ils ont été ensuite des milliers à défiler depuis la place de la Nation, dans le 12e arrondissement, jusqu'aux environs du ministère de l'Intérieur. Le nombre de ces jeunes manifestants s'est élevé à environ 2.500 selon la police et 7.000 selon le syndicat lycéen Fidl.
Le cortège a dû s'arrêter sur la place Saint-Augustin, dans le 8e arrondissement, non loin de l'hôtel de Beauvau, qui abrite le siège du ministère de l'Intérieur français. Hormis quelques incidents mineurs, la manifestation s'est déroulée dans le calme.
Une nouvelle journée de mobilisation lycéenne est prévue le lendemain, vendredi, à la veille des vacances scolaires de la Toussaint.
Le renvoi vers le Kosovo d'une jeune fille âgée de 15 ans, Leonarda Dibrani, qui avait été appréhendée lundi en pleine sortie scolaire, a suscité ces derniers jours en France une importante couverture médiatique ainsi que l'indignation d'une partie de la classe politique, en particulier au sein de la majorité de gauche.
Le ministre français de l'Intérieur, Manuel Valls, connu pour sa politique sécuritaire et migratoire dure, est en particulier la cible d'appels à la démission, formulés aussi bien par des hommes politiques de tout bord que par les lycéens.