Le procureur de la République de Paris, François Molins, a déclaré jeudi que l'homme arrêté mercredi soir, Abdelhakim Dekhar, auteur présumé des coups de feu tirés lundi au siège parisien du journal Libération puis à la Défense, avait été placé en garde à vue pour tentative d'assassinat mais aussi pour des faits d'enlèvement et de séquestration.
Abdelhakim Dekhar, présumé d'être le tireur qui a ouvert le feu il y a trois jours dans le hall de Libération et a grièvement blessé un assistant-photographe de 23 ans, est désormais "audible selon les médecins", a indiqué M. Molins, lors d'une conférence de presse, précisant que le suspect pouvait, par conséquent, être entendu par la police et soumis à une expertise psychiatrique.
Le "tireur fou" avait été arrêté dans un état "semi-conscient", ayant vraisemblablement tenté de mettre fin à ses jours en avalant des médicaments. Les enquêteurs ont notamment trouvé un calmant et un antidépresseur puissant dans la voiture où il se trouvait au moment de son interpellation.
Une expertise psychiatrique avait été menée à son sujet en 1994, suite à son implication dans l'affaire Rey-Maupin, Abdelhakim Dekhar ayant fourni l'un des fusils utilisés par les "Bonnie & Clyde de Paris" qui avaient abattu quatre personnes, dont trois policiers, lors d'une virée nocturne.
Cette étude n'avait alors pas révélé de "grain de folie", mais uniquement "des tendances affabulatoires", a souligné M. Molins. Par ailleurs, une lettre attribuée au tireur présumé "évoque de manière plutôt confuse un complot fasciste", accusant notamment "les médias de participer à la manipulation des masses".
Le tireur s'était rendu dans les locaux parisiens de la chaîne d'information BFM-TV, où il avait menacé de son arme un rédacteur de cette télévision, avant de commettre le fait sanglant au siège de Libération.
Abdelhakim Dekhar a été transféré jeudi dans les locaux de la Brigade criminelle, à Paris, pour y être entendu, en attendant d'être présenté vendredi à un juge.