Le tireur qui a gravement blessé un photographe dans les locaux de Libération a été retrouvé mercredi et confondu par son ADN. Il s'appelle Abdelhakim Dekhar, il est âgé de 48 ans et il avait déjà été condamné dans les années 1990 dans l'affaire Rey-Maupin, pour avoir fourni une arme lors de l'équipée sanglante de Florence Rey et Audry Maupin en octobre 1994, qui s'était terminée par la mort de trois policiers, d'un chauffeur de taxi et de Maupin lui-même.
Il a été interpellé mercredi soir dans un état « semi-conscient » dans une voiture garée dans un parking souterrain de Bois-Colombes au nord-ouest de Paris, et placé en garde à vue pour tentatives d'assassinats pour les trois attaques du hall de BFM-TV, de Libération et de la Société générale de la Défense ; il a également été placé en garde à vue pour faits d'enlèvement et de séquestration pour la prise en otage d'un automobiliste entre Puteaux et les Champs-Elysées. Abdelhakim Dekhar, désormais « audible », sera soumis à une expertise psychiatrique pour déterminer les raisons de ses agissements, a précisé François Molins, le Procureur de Paris, lors d'une conférence de presse.
Après cette arrestation, chacun se demande aujourd'hui quelles ont pu être ses motivations. Selon le procureur de Paris, le suspect a laissé deux lettres. Dans la première, découverte dans la voiture où il a été retrouvé, figurent ses dernières volontés. La seconde lettre, remise à la police par l'homme qui hébergeait Abdelhakim Dekhar, contient tout un fatras de propos divers, dénonçant un « complot fasciste » et le rôle des médias payés pour « faire avaler le mensonge à la petite cuillère », stigmatisant ensuite tour à tour le capitalisme, la gestion des banlieues qui s'apparente pour lui « à une entreprise de déshumanisation portant sur des populations dont le grand capital ne veut pas ». Le procureur a précisé qu'Abdelhakim Dekhar sera soumis à une expertise psychiatrique pour déterminer les raisons de ses agissements.