Des militants de Greenpeace ont protesté jeudi contre la coopération de Shell avec la société énergétique russe Gazprom et contre les forages pétroliers dans l'Arctique.
"C'est le prix du pétrole de l'Arctique", pouvait-on lire sur une bannière géante accrochée sur le bâtiment de Shell à Rotterdam, sur laquelle figure une photo de la militante Faiza Oulahsen derrière des barreaux. Cette dernière a été libérée sous caution mercredi par un tribunal de Saint-Pétersbourg, tout comme ses collègues du navire de Greenpeace Arctic Sunrise.
Greenpeace tient Gazprom en partie responsable des poursuites contre ses militants de l'Arctic Sunrise. Les militants ont été arrêtés en septembre par les autorités russes alors qu'ils tentaient d'escalader une plate-forme pétrolière en mer de Barents appartenant à l'entreprise Gazprom contrôlée par l'Etat russe, pour dénoncer les risques environnementaux que présente cette activité pour l'Artique.
"Shell a établi des liens avec une entreprise qui a participé à une violation des droits de l'homme", a déclaré le porte-parole de Greenpeace, Jelko De Ruijter. "Ce partenaire commercial de Shell a demandé aux autorités russes d'intervenir au cours d'une action pacifique de Greenpeace. Ces personnes (les militants) ont ensuite été arrêtées et encourent maintenant des peines de prison".
De son côté, le porte-parole de Shell, Wim van de Wiel, a déclaré à Xinhua que l'entreprise mène deux projets prospères avec Gazprom et qu'elle en est "très contente".
"Nous n'allons donc pas arrêter cette coopération. Mais les gens peuvent bien sûr ne pas être d'accord et protester sans prendre de risques. Ça a été le cas aujourd'hui", a-t-il dit.
Shell a déclaré que les manifestations de jeudi étaient inappropriées, affirmant que l'entreprise ne mène pas d'activités dans l'Arctique russe.
"Nous avons simplement convenu d'une intention pour des activités futures. C'est une déclaration d'intention très large qui couvre aussi la région polaire. Nous n'excluons donc rien, mais jusqu'à présent nous n'avons rien fait dans la région arctique", a expliqué M. Van de Wiel.
Greenpeace a néanmoins souligné que Shell et Gazprom ont signé cette année une lettre d'intention prévoyant des forages pétroliers dans l'Arctique.