Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a eu un entretien téléphonique dimanche avec le président américain Barack Obama, dans leur première conversation depuis la signature de l'accord intérimaire avec l'Iran survenue samedi.
M. Obama a tenté de rassurer M. Netanyahou, affirmant que les Etats-Unis demeurent engagés à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire malgré l'accord intérimaire signé entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne, ou P5+1, selon un média local.
Des analystes ont confié à Xinhua que l'accord a créé entre Israël et les Etats-Unis des tensions qui prendront du temps à s'apaiser. Cependant, les fondements de la relation sont suffisamment solides, et des bénéfices mutuels assureront le maintien d'un lien fort.
"Les Etats-Unis et Israël ne s'entendent pas sur plusieurs sujets au Moyen Orient. Le désaccord actuel est très sérieux, mais il ne brisera pas la relation stratégique fondamentale entre les deux pays", a indiqué à Xinhua le docteur Jonathan Rynhold de l'Université Bar-Ilan.
Le docteur Yehuda Ben Meir, de l'Institut des études sur la sécurité nationale de Tel Aviv, estime que le résultat de l'accord constitue assurément une "source de tension entre MM. Netanyahou et Obama", mais demeure convaincu que la relation est trop forte et profonde pour être brisée.
Il a ajouté que même avant l'annonce des détails de l'accord, M. Netanyahou avait déjà fait une condamnation télévisée.
Bien qu'Israël et les Etats-Unis partagent le même objectif au sujet de l'Iran, les récentes frictions n'ont rien de nouveau.
"Israël n'a pas d'alternative aux Etats-Unis et les Etats-Unis ont appris à leurs dépens qu'en s'éloignant d'Israël, ils créent un environnement instable au Moyen Orient et s'attirent des problèmes à plus grande échelle", a précisé M. Rynhold.
Il a ajouté que les Etats-Unis "ont appris qu'entretenir une relation étroite avec Israël et rassurer Israël sont les meilleurs moyens de maintenir la stabilité et les intérêts américains au Moyen Orient".
Malgré tout, M. Rynhold a ajouté que la question demeurera une source de tension majeure, et il est probable que la crise s'intensifie au cours des six prochains mois.