Au moins 75 militants liés à Al-Qaïda, dont un de leurs plus hauts dirigeants, ont été tués vendredi dans des affrontements avec les forces de sécurité irakiennes et des membres de tribus locales dans l'ouest de l'Irak, a rapporté la police.
Cinquante-cinq militants ont été tués à Ramadi, capitale de la province d'Anbar, et 23 autres ont été tués dans des zones à proximité de la ville, qui se trouve à environ 100 km à l'ouest de Bagdad, a indiqué une source de police à Xinhua sous condition d'anonymat.
Parmi les morts se trouvait Abdul Rahman al-Baghdadi, un des dirigeants du dénommé Etat islamique en Irak et au Levant, plus connu sous le nom d'Al-Qaïda en Irak, selon la source policière.
Les heurts se sont poursuivis vendredi à Ramadi et Falloujah, à quelques 50 km à l'ouest de Bagdad, alors que les forces irakiennes et des membres de tribus combattaient les militants d'Al-Qaïda qui contrôlent certaines zones dans les deux villes.
Les tensions se sont embrasées dans la province lundi alors que la police dispersait des protestations à l'extérieur de Ramadi. Le Premier ministre irakien Nuri al-Maliki a demandé à l'armée de se retirer des villes d'Anbar afin de désamorcer la situation et d'éviter de combattre les tribaux.
Des heurts ont éclaté mercredi dans plusieurs villes d'Anbar, dont Ramadi et Falloujah, après que des militants d'Al-Qaïda sont entrés dans les villes et ont attaqué plusieurs commissariats de police, dont le quartier général de la police à Falloujah juste après le retrait de l'armée irakienne.
Le Premier ministre a modifié mercredi soir sa décision précédente de retirer l'armée des villes séditieuses de la province d'Anbar pour au contraire envoyer des renforts dans la province où les affrontements continuent.
"Je ne retirerai pas l'armée et enverrai des forces supplémentaires" dans la province d'Anbar en réponse à la demande des habitants et du gouvernement local, a-t-il été cité par la chaîne de télévision officielle Iraqiya.
Les tensions étaient déjà très fortes dans le coeur sunnite d'Anbar après que les forces de sécurité irakiennes ont capturé samedi le chef tribal arabe sunnite Ahmad al-Alwani et tué son frère. M. Al-Alwani était par ailleurs législateur au parlement irakien.
Les sunnites protestent depuis un an, accusant le gouvernement chiite de les marginaliser et les forces de sécurité à majorité chiite d'arrêter, de torturer et de tuer sans distinction leurs fils.
M. Al-Alwani est l'une des figures dirigeantes marquantes des protestations contre le gouvernement. Certains législateurs demandent à ce que son immunité soit levée, mais leur demande a été rejetée par le parlement.