Des manifestants turcs ont défilé samedi dans les rues d'Istanbul et de 14 autres villes du pays pour s'opposer à une loi proposée par le parti au pouvoir, le Parti pour la justice et développement, qui renforce la censure sur Internet.
Rassemblés par les réseaux sociaux avec comme slogan "Ne touchez pas à mon Internet", les manifestants se sont réunis dans les rues menant à la place Taksim, dans le centre-ville d'Istanbul.
Des milliers de policiers des forces anti-émeute ont pris de sévères mesures de sécurité afin d'empêcher l'accès à la place et au parc Gezi tout proche, symbole des manifestations massives de l'an dernier, qui demandaient la préservation du lieu. Lorsque les manifestants se sont dirigés vers la place, la police anti-émeute à répondu à coups de canons à eau, de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes.
La proposition de loi fait suite à un important scandale de corruption qui a touché le gouvernement turc. En réponse, le gouvernement a renvoyé des centaines d'officiers de police et a cherché à contrôler plus étroitement le système judiciaire.
La ministre turque de la famille et des politiques sociales a présenté début janvier au parlement cette loi qui permettrait aux autorités de bloquer certains sites web et d'enregistrer les activités des utilisateurs d'Internet pendant une période allant jusqu'à deux ans.
La loi autoriserait également des individus à saisir les tribunaux pour condamner les sites web qu'ils considèreraient comme violant leur vie privée.
Selon l'Institut turc de statistique, en 2013, 49% de la population turque entre 16 et 74 ans utilise Internet.